Atomique problématique
« -Et maintenant, si vous m’expliquiez pourquoi j’ai été gazé, kidnappé, ligoté, battu et pourchassé après m’être tapé 23 heures d’avion ce serait très aimable à vous… Et où est MacGuffin ?
-Pour répondre à cette question, il faut remonter à une vingtaine d’années. Immédiatement après la fin de la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis ont poursuivi leurs expérimentations atomiques… »
Mars 1968. A Phnom Penh, au Cambodge, la guerre civile fait rage entre le gouvernement et les khmers rouges commandés par Pol Pot. MacGuffin et Morisset s’installent dans un petit hôtel miteux. Le soir, alors qu’ils s’entretiennent dans un bar avec un indicateur au visage irradié par les essais atomiques, ils se trouvent piégés par les khmers rouges qui les enlèvent. Alan Smithee quitte Paris pour se rendre sur place. Dès son arrivée sur les lieux, il est capturé par la CIA qui n’aime pas que l’on se mêle de ses affaires. Il en faut plus pour l’arrêter. L’agent s’évade rapidement et rejoint sa patronne. Elle lui apprend qu’après la deuxième guerre mondiale les Etats-Unis ont établi des terrains d’essais nucléaires sur des atolls du coin. Depuis 1954, il y a eu plusieurs accidents qu’ils ont tenté d’étouffer. Officiellement, depuis 1962, les tests ont cessé.

La semaine dernière, les services du S6 ont reçu un appel d’aide venant de l’atoll Majuro. Il aurait été émis par des individus irradiés évadés d’un hôpital secret américain. C’est avec eux que les agents MacGuffin et Morisset ont pris contact avant de disparaître. Smithee ne va pas être seul sur l’affaire. L’agente Penelope Lane se joint à lui pour tenter de les retrouver. Ils ne savent pas qu’ils sont séquestrés dans la province de Siem Réap, au Nord-Ouest du Cambodge, au cœur d’un temple antique. Entre les khmers rouges qui veulent prendre possession du pays et la CIA qui s’acharne à dissimuler les problèmes liés aux essais atomiques, les agents du S6 réussiront-ils à sauver leurs peaux et à déjouer le projet Brooklyn ?

Entre James Bond et OSS117, la série de Ghyslain Duguay et Michel Viau rend hommage au cinéma d’espionnage des années 60. Entre scandale géopolitique et dégâts géologiques et biologiques, leurs agents très spéciaux se trouvent dans un contexte historique bien réel et fort dangereux. Le célèbre commandant Jacques-Yves Cousteau est aussi de la partie avec sa pipe et son bonnet rouge. Son bathyscaphe va être bien utile pour explorer les fonds marins aux allures d’Appel de Cthulhu.
En début d’album, les auteurs listent les chansons citées et qui peuvent servir de bande son en le lisant : La javanaise de Gainsbourg version Gréco, Mrs. Robinson de Simon et Garfunkel et Sunshine of your love, interprétée par Cream. A cela, on ne peut s’empêcher d’ajouter Itsy Bitsy Teenie Weenie Yellow Polkadot Bikini, popularisé en France en 1960 par Dalida.

Avec MacGuffin & Alan Smithee, les auteurs québécois Viau et Duguay prouvent qu’on peut faire du blockbuster en bande dessinée. La BD francophone outre-Atlantique est en grande forme. Heureusement qu’il y a des éditeurs comme les éditions du Tiroir pour nous le faire savoir.
Série : MacGuffin & Alan Smithee
Tome : 6 – Visa pour Nan Madol
Genre : Espionnage
Scénario : Michel Viau
Dessins & Couleurs : Ghyslain Duguay
Éditeur : Editions du Tiroir
ISBN : 9782931251072
Nombre de pages : 64
Prix : 16 €