Les plus belles histoires s’écrivent sur Papyrus
« -Allez, viens, c’est le soir où tout tenter.
-Pourquoi tu vas vers le tombeau d’Osiris ? C’est interdit d’approcher des ruines ! C’est tabou !
-Sépi ! Ce n’est pas plus dangereux que de toucher ma main !
-Tu es folle, Tanis.
-Arrête de t’inquiéter et regarde plutôt comme c’est beau ! On dirait que ça raconte une histoire…
-Il paraît qu’Osiris a été enterré ici avec tous ses trésors après la chute d’Atlantis !
-Oui, et que de terribles malheurs s’abattront sur ceux qui essayeront d’entrer ! »
C’était il y a douze millénaires, après la chute d’Atlantis, avant que l’Egypte ne soit l’Egypte et avant que les hommes ne chassent définitivement les géants et les dieux. Les trois étoiles de la ceinture d’Orion brillent au-dessus des pyramides et du Sphinx. Ces astres sont les âmes d’Osiris, d’Isis et d’Horus. Sépi et Tanis, la jeune fille aux cheveux blancs, s’approchent du tombeau d’Osiris. Si Sépi est sur ses gardes, Tanis est intrépide. Faisant fi des terribles malheurs qui pourraient s’abattre sur ceux qui tenteraient d’y pénétrer, Tanis pose sa main sur la porte qui s’ouvre comme par magie. Par le Nil sacré ! Seuls les anciens dieux pouvaient ouvrir cette porte. Qui est donc Tanis pour que cela se produise ? Toujours est-il que les deux explorateurs ne vont pas pousser plus loin leurs investigations ce soir-là.

Dans les vestiges d’un village attaqué il y a quelques années par les Aryanas, un vieil homme a recueilli un bébé aux cheveux blancs. Dix-huit ans plus tard, il l’élève toujours. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Nul ne le sait. Tel Thorgal l’orphelin des étoiles, cette fille a quelque chose de particulier dans ses origines. Bref, pour l’instant, elle se demande s’il y a vraiment des géants, d’anciens dieux, enterrés à l’intérieur des pyramides. Une légende dit que les tombeaux d’Atlantis renferment trois trésors assez puissants pour détruire l’humanité : le savoir, le pouvoir et le vouloir. Les géants s’en seraient servis pour briser la première lune pendant leurs guerres. Celle-ci serait devenue un fleuve de pierres célestes qui tombent du ciel et déciment des tribus entières. Curieuse de savoir à quoi ressemblent ces trésors, Tanis décide de pénétrer plus profondément dans la pyramide, avec Sépi bien sûr. La découverte d’un casque doré risque de bouleverser leurs destins.

Comme elle l’a fait savamment dans Le fléau des Dieux et comme elle le fait toujours dans Alix Senator, Valérie Mangin entremêle Histoire et légendes, réalité et fiction, pour raconter une histoire fantastique à tous points de vue. Ici, son compagnon Denis Bajram co-scénarise avec elle pour une mise en scène à grand spectacle avec un côté feuilleton comme dans le manga tout en gardant une structure franco-belge classique dans un découpage avec des inspirations Comics. Tanis est faite pour réunir les genres. La série est à la confluence de ces courants. Au dessin, Stéphane Perger mêle lui aussi Histoire et fiction avec cohérence et grand spectacle. La fiction égyptienne fait son grand retour chez Dupuis quelques années après Papyrus. Si les séries n’ont rien ou presque en commun, il n’est pas certain que Tanis aurait été ce qu’elle est si De Gieter n’avait pas porté si haut les couleurs du Nil. Plus adulte tout en restant très accessible aux jeunes ados, Tanis garde la magie des Dieux tout en faisant émerger une réflexion sur l’emprise politique et la manipulation des peuples.

Quel bonheur de voir débarquer Valérie Mangin et Denis Bajram dans une série tous publics. Tanis est la série bonne surprise de ce début d’année. Elle prouve que la bande dessinée, c’est bien plus fort que la vraie vie, car elle permet de voyager dans l’espace et dans le temps. Bienvenue en Egypte au temps des Dieux.
Série : Tanis
Tome : 1 – Les tombeaux d’Atlantis
Genre : Aventure fantastique égyptienne
Scénario : Valérie Mangin & Denis Bajram
Dessins & Couleurs : Stéphane Perger
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808501651
Nombre de pages : 72
Prix : 17,50 €