Retour gagnant
« -Pouvez m’expliquer POURQUOI la signature que DE MESMAEKER a apposée HIER avec MON STYLO sur ces CONTRATS a DISPARU ??
-Muhh ? Aaah, tu vas rire. Je t’ai emprunté ton stylo pour tester mon encre qui disparaît…
-Oh, mais c’est très drôle ça, ha ha. Maintenant, faites comme votre encre : disparaissez !!
-M’enfin ! »
Cette fois-ci, Prunelle avait bien cru que les contrats étaient enfin signés avec Monsieur de Mesmaeker. Mais Gaston ayant remplacé l’encre du stylo par de l’encre invisible, c’était encore un coup d’épée dans l’eau. Pas grave en fait. L’homme d’affaire revient. Il le jure. C’est la dernière fois qu’il appose sa signature sur l’un des contrats de la maison Dupuis. Le nouveau stylo va-t-il faire l’affaire ? Toujours est-il que, comme à la grande époque, les inventions de Gaston vont faire du dégât. C’est lui qui a inventé le premier téléphone portable. A l’époque, il s’agissait d’un combiné classique accroché sur un rail permettant d’aller d’une pièce à l’autre dans la rédaction. Et avec le roulement à billes, il retourne directement à son emplacement d’origine…avec fracas.
Le chat et la mouette de Gaston sont en pleine forme, un peu survitaminés même. C’est leur propriétaire qui ferait bien de prendre quelque chose pour avoir plus de punch. Mademoiselle Jeanne, amoureuse comme jamais, est fin prête pour tester le premier tandem à assistance électrique mis au point par le garçon de bureau, ou à partir en week-end à la campagne. Jules de Chez-Smith-en-face est l’éternel compagnon de glandouille, que ce soit pour une balade en Ford T, gonflée à bloc, ou pour accueillir son pote dans son immeuble, en face, sans que son patron ne le sache. Lebrac, Boulier, Longtarin, Ducran et Lapoigne, tous sont au rendez-vous, même Fantasio pour pallier au craquage de nerfs de Prunelle. Spirou, Spip et le Marsupilami sont même là en figuration.
On n’osait plus l’espérer. Tant d’années après, Gaston Lagaffe est (m’)enfin de retour, et non sans mal. La sortie de l’album a été retardée de plusieurs mois pour cause d’une bataille juridique entre Isabelle Franquin et les éditions Dupuis, Franquin n’ayant pas été très clair quant à la destinée de Gaston après lui. Toujours est-il qu’il en avait vendu les droits. Bref, Gaston est bel et bien de retour pour un tome 22. C’est l’auteur Marc Delafontaine, dit Delaf, qui s’est attelé à la tâche. Le dessinateur des Nombrils a réalisé un petit exploit, se fondant dans les chaussons si finement cousus de Franquin. Qui reproche à Conrad de faire du Uderzo ? Personne. Qui reproche à Bastide de faire du Roba ? Personne non plus. Et ce ne sont que deux exemples parmi d’autres. Alors, pourquoi reprocher à Delaf de faire du Franquin ? Il a tout simplement démontré qu’à force de travail, il a réussi à dessiner aussi bien. Côté scénario, on sourit, on rit, on éclate de rire, on est même ému parfois. Et dire qu’on aurait pu ne jamais lire ça… Aux couleurs, BenBK s’accapare lui aussi des codes à la lettre. Les auteurs ne pouvaient pas mieux respecter l’œuvre du Maître.
Le petit chimiste sous le bras, Gaston revient semer la panique à la rédaction. Delaf l’ancre dans les années 70 pour que les jeunes générations connaissent ce que leurs parents ont ressenti à leurs âges. EpoustouDelafflant.
Série : Gaston Lagaffe
Tome : 22 – Le retour de Lagaffe
Genre : Humour
Scénario & Dessins : Delaf
Couleurs : BenBK
D’après : Franquin
Éditeur : Dargaud
ISBN : 9791034752065
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €