Dis-moi ton nom, je te dirai qui tu es.
« -M’dame ! Dans le village d’à côté, il y a quelqu’un qui s’appelle comme mon père… Eh bah une fois, il y a des gens de la grande ville qui cherchaient ce type et à cause de son nom, ils ont cru que c’était mon père et ils ont voulu le taper ! Et vous savez ce qu’il a fait mon père ? C’est lui qui leur a mis une raclée…
-Voilà. Merci pour l’exemple frappant, Mouthieu ! »
En plein Moyen-âge, afin de mieux distinguer les individus, le roi décide que chaque famille devra choisir un deuxième nom. Chaque personne pourra ainsi être différenciée d’une autre qui aurait le même nom grâce à ce deuxième nom choisi par la famille. C’est ce que Madame Louiselle explique aux enfants auxquels elle fait classe en pleine nature, aux abords du village. Parmi les élèves, il y a Frédouille. C’est l’ami des plantes mais c’est aussi celui d’Oanna qui ne le laisse pas indifférent, au grand désespoir de la mère de cette dernière aux yeux de qui le gamin n’a pas grande considération. Bref, sur ordre du roi, le bourgmestre demande à chaque famille de se choisir un nom. Leur nom précédent deviendra le prénom. Quel sera donc le nouveau patronyme de Frédouille ?
Le jour où on a inventé les noms de famille est une histoire originale sur un sujet jusqu’à présent jamais traité en bande dessinée. La scénariste Annaïg Plassard écrit une histoire pleine de tendresse explicitant simplement comment s’est imposée cette nouvelle architecture des noms. Elle y mêle l’aventure d’un enfant pas gâté par le destin mais qui, grâce à ses connaissances, sortira son épingle du jeu. Ce jeune héros et sa camarade permettront aux lecteurs de leur âge de s’imaginer à leur place à leur époque. Au dessin, Mélanie Allag réalise une bande dessinée animalière comme on en fait trop peu. On pense à Macherot bien sûr, mais aussi au merveilleux Temps des mitaines de Loïc Clément et Anne Montel. Mention spéciale à la couverture façon vitrail et enluminures. L’immersion dans l’époque est totale.
Jean-Louis Beaucarnot, généalogiste et spécialiste des patronymes, signe un cahier documentaire très complet. Il reprend et détaille ce que l’on apprend dans l’album. On y voit que les Leroy ne sont pas issus de famille royale et que les enfants trouvés héritaient de noms parfois… originaux. On découvre les noms de famille les plus courants par pays en Europe. Si les Martin dominent en France, ce sont les Rossi en Italie, les Garcia en Espagne, les Papadopoulos en Grèce et les Ivanov en Bulgarie et en Biélorussie. Beaucarnot donne également leurs significations. Les célèbres Müller d’Allemagne sont issus de familles de meuniers tandis que les britanniques Smith avaient des ancêtres forgerons.
Instructif et kawaï, pédagogique sans être didactique, Le jour où on a inventé les noms de famille est le genre d’albums à mettre dans toutes les salles de classe.
One shot : Le jour où on a inventé les noms de famille
Genre : Aventure
Scénario : Annaïg Plassard
Dessins & Couleurs : Mélanie Allag
Éditeur : Nathan
ISBN : 9782092494486
Nombre de pages : 64
Prix : 13,95 €