Un monde fou, fou, fou
« -Tu vas nous manquer, Hannah, mais crois-moi… Tu n’oublieras jamais cet été. »
Quand la petite Hannah est déposée par ses parents chez son grand-père qui habite un cabanon de bois au beau milieu d’une forêt, elle n’imagine pas encore l’intensité du séjour qu’elle va vivre. Et pourtant, elle n’a pas envie de rester. Rien que de penser à la forêt, aux loups et aux bruits, elle est terrifiée. Son aïeul la rassure. Elle n’a pas à s’inquiéter de tout cela. Elle doit juste se tenir à l’écart si elle voit un corbeau. Ses craintes ne vont pas l’empêcher d’aller se promener toute seule dans les bois. C’est là qu’elle va faire de premières rencontres bizarroïdes : un écureuil qui parle, des lapins qui jouent aux cartes, un tortue violoniste et des canards bodybuildés. Ce n’est pas tout. Il y a aussi un arbre qui sort de son trou et un village de gnomes.

Quand papi vient la rejoindre, il lui explique qu’elle n’a rien à craindre de tout cela. Il lui apprend que cette forêt est la plus ancienne au monde. C’est l’origine de tout. Elle est pleine de secrets. Bien avant l’existence des humains, la forêt d’Oreka est le foyer des premiers habitants de la Terre. L’esprit de la forêt, le vent, l’eau, ainsi que les dames du jour et de la nuit vivent tous ici. La forêt est divisée en deux parties : celle appartenant à la dame du jour et dans laquelle vit le grand-père, puis l’autre plongée éternellement dans la nuit obscure. Cet été, Hannah ne verra donc pas la nuit, sauf si elle s’aventure de l’autre côté…

Lewis Caroll peut aller se rhabiller. Paco Sordo et sa forêt déjantée débarquent. L’univers est complétement fou, fou, fou, avec des personnages plus truculents les uns que les autres. Le pompon revient à Infiniticochon, le porc qui va accompagner nos héros. C’est bien pratique, on peut en découper des bouts pour en manger, ça repousse. Il n’a même pas mal ; ça le chatouille. Tout va dérailler lorsque papi va retrouver sa maison dévastée par un arbre qui a poussé en dessous. Pour les animaux, c’est un coup de l’esprit de la forêt, pas ravi du tout qu’une petite citadine soit là. Le trait universel de Sordo parle aux enfants. Il a lu Roal Dahl et Eric Kästner pour les amener dans ce monde barré. La maquette de la couverture est aussi belle que l’histoire est folle.

Quand la bande dessinée pour enfants donne l’impression de raconter n’importe quoi mais que c’est au final si finement construit, que demander de plus ? La forêt d’Oreka n’a pas fini de dévoiler ses mystères.
Série : La forêt d’Oreka
Tome : 1 – Une longue nuit
Genre : Aventure humoristique
Scénario, Dessins & Couleurs : Paco Sordo
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808501958
Nombre de pages : 104
Prix : 12,95 €