La ville qui ne dort jamais
« -Qu’est-ce que tu comptes faire au sujet d’Akira ?
-Continuer à le surveiller. L’autre jour, j’ai échoué lamentablement et j’ai l’impression que tu n’as pas apprécié ma façon de procéder.
-Je comprends ta logique mais tes méthodes sont toujours…
-Rien ne t’oblige à essayer de me comprendre… Si tu n’es pas d’accord, tu n’as qu’à m’éliminer. Tu en as parfaitement le droit !
-Je sais… Je ne te pardonnerai jamais ! »
Le torchon brûle entre Reiji et Natsuki. Lors d’un combat, Reiji a volontairement écarté Sho pour mettre Akira en danger. Il pensait que l’extraterrestre qui se cache à l’intérieur d’Akira ferait son apparition en cas de danger. Tout s’est bien terminé, mais en attendant, c’est Natsuki qui a dû ramasser les pots cassés et tenté de brouiller les pistes face à Akira. Natsuki reproche à Reiji de ne pas réfléchir en tant que chef de la brigade d’intervention spéciale de la branche du Kanto de l’AMO, l’Alien Management Organization. Reiji ne compte pas changer ses méthodes de travail. Ce que tout le monde ignore, c’est qu’il a tué le père d’Akira, l’homme qui a sauvé Sho et sa sœur d’Hakugin, il y a neuf ans.
Justement, parlons-en d’Akira. A présent, il est envoyé en mission avec Sho par Reiji et Natsuki. Ils vont devoir filer un extra-terrestre. Il se fait appeler Tetsuya Higashino, a l’aspect d’un homme de trente-cinq ans et est sur Terre depuis cinq ans. Il travaille en ce moment comme ouvrier dans une usine et est soupçonné d’avoir tué deux humains : une femme et son fils de sept ans. Il les a agressés, démembrés, a essayé de se débarrasser des corps dans les toilettes mais les a abandonnés sur place après avoir été interrompu. Les victimes étaient proches de leur bourreau. Ils avaient l’air unis. Est-il vraiment le coupable ? C’est ce qu’il va falloir déterminer.
Après l’épisode précédent flirtant avec le Shojo, Tokyo Aliens rebascule complètement vers le Shonen, même si à la lecture de cette chronique on croirait avoir à faire à un Seinen. La série de Naoe ratisse large. On pourrait lui reprocher parfois de passer du coq à l’âne, introduisant encore de nouveaux personnages avant qu’une énigme ne soit résolue sans qu’on n’en entende plus parler dans le volume. Il est certain qu’il faut garder un fil rouge mais les transitions sont parfois abruptes et sans retour même furtif vers l’enquête qui nous intéresse de prime abord. Il faut s’y faire. C’est un style de narration. Comme on parlait de multigenres, l’humour reste bien présent, avec des gags visuels, cachés ou carrément du second degré comme cet extraterrestre aux allures de pangolin. Ça ne vous rappelle rien ?
Niveau packaging. Naoe et Kana nous gratifient d’une belle jaquette réversible avec deux versions de Natsuki, une face combattant et une autre costard, en bref, une face boulot et une autre bureau.
« Tokyo ne dort jamais. Mais à l’abri de la lumière aveuglante des néons, la nuit n’est que ténèbres. » Méfions-nous. Les aliens sont peut-être déjà parmi nous.
Série : Tokyo Aliens
Tome : 5
Genre : Fantastique
Scénario & Dessins : Naoe
Éditeur : Kana
Collection : Dark Kana
ISBN : 9782505121282
Nombre de pages : 178
Prix : 7,70 €