Le maître des vœux
« -Excusez-moi ? J’ai un objet que j’aimerais que vous rachetiez… Une authentique affiche de l’hôtel du dernier au revoir !
-C’est un artefact ??
-Non, mais il s’agit d’une affiche historique rarissime.
-Désolé, on ne vend et rachète que les artefacts. »
Après avoir tiré Ruby d’un bien mauvais pas en résolvant l’énigme de « la sirène », de retour sur la péniche de son oncle disparu, Léo poursuit son travail sur les artefacts. C’est alors qu’il reçoit la visite d’un énigmatique petit bonhomme, le docteur Steiner. Le type veut lui vendre une affiche, celle de l’hôtel du dernier au revoir, une affiche historique rarissime comme on n’en trouve plus de nos jours. Elle parle d’un exploit dans le monde des artefacts qui n’a jamais été égalé. Dans cet hôtel unique au monde, on pouvait voir ses proches qui venaient de décéder, sous forme de fantômes, pour leur dire un dernier au revoir. L’artefact de la mort, qui permettait ces dialogues, a été pris sous contrôle par les fantômes. C’est parti en cacahouète. Le lieu a été condamné sous terre par les autorités. Seul le docteur sait si rendre. Evidemment, Léo va lui demander de l’y conduire.

Les artefacts sont ces objets magiques qui enferment chacun le vœu fait par son propriétaire, auprès du puits à vœu situé en plein Paris eu beau milieu du Champ de Mars. Il existe deux types d’artefacts : les actifs et les passifs. Les passifs sont toujours allumés tant qu’ils ne reçoivent pas d’ordre contraire. Les actifs fonctionnent avec une détente comme un pistolet. En plein apprentissage, Léo commence à comprendre comment dompter ces objets magiques. Alors, lorsqu’on va lui proposer d’en appréhender un aux pouvoirs inespérés, il va voir là l’occasion de parler à l’ectoplasme de son oncle afin qu’il lui explique comment il est mort… s’il n’est pas trop tard. Ce que Léo ignore aussi, c’est que tout le monde n’a pas des intentions bienveillantes et que vouloir jouer trop près de la mort risque de le mettre en grand danger.

Après Les héritiers d’Agïone, c’est au tour de La boutique d’Artefacts de tirer sa révérence au bout de seulement trois tomes. L’une comme l’autre, ces séries étaient prometteuses, maîtrisées et qualitatives. Pacha a réussi à boucler la boutique d’Artefacts avec une vraie fin, cohérente. Une suite aurait été possible. Le mangaka a le respect du lecteur. Il clôt l’intrigue principale dans un final à grand spectacle. Le triptyque donne une histoire qui gagne à être lue d’un trait et qui n’a rien à envier aux productions asiatiques. Pacha annonce travailler sur de futurs projets. Les promesses de « la boutique » ne demandent qu’à enfin se concrétiser dans une nouvelle série qui rencontrera son public.

La boutique d’artefacts ferme ses portes, mais le magasin reste ouvert à ceux qui n’auraient pas encore fait leur vœu. Kana ose le manga français. L’éditeur doit continuer à planter ce genre de petites graines conçues dans l’amour d’un art qui n’a plus de frontières.
Série : La boutique d’Artefacts
Tome : 3
Genre : Fantastique
Scénario & Dessins : Pacha
Éditeur : Kana
ISBN : 9782505121633
Nombre de pages : 216
Prix : 7,90 €