Deux frères dans la tourmente
« -Eibel ! Tu m’entends ?! Ça va ? On marchait tranquillement, et toi, tu te mets à souffrir et t’écrouler tout à coup ! Tu m’as fait peur ! Hein ? Tu te relèves déjà ? Tu ferais mieux de te reposer encore un peu…
-Non… Ça… Ça va aller… »
La poupée et Eibel Dee, le chasseur d’immortels qui la poursuivait pour mettre la main sur sa propriétaire n°32, marchent en direction de l’entrepôt qu’Imm et les autres utilisaient. Si la poupée ne donne pas de signe de fatigue, justement parce qu’elle n’est pas humaine, Eibel est épuisé. Quelques années plus tôt, enfant, il était confié à une riche famille d’accueil qui l’a élevé comme leur fils, dans la fraternité avec leur enfant Anton, Anton Dee, celui-même qui a capturé Tonali et est devenu membre de Kaibara, l’organisation qui veut mettre la main sur la poupée. Bonshen Nicoli La Tasty Peach Uralius (ça fait toujours plaisir d’énoncer son patronyme en entier) est lui aussi en captivité. La poupée et Eibel sont retrouvés par les parents de ce dernier. La marionnette va découvrir leurs vrais visages. Va-t-elle réussir à s’extirper de ce guet-apens pour retrouver ses amis et délivrer ceux qui sont détenus ?

On ne s’ennuie pas une seconde dans ce vingt-deuxième tome de cette excellente série dont certains épisodes ont toutefois été plus contemplatifs. L’histoire avance à grands pas. Le passé de certains protagonistes est dévoilé et on comprend mieux leurs failles. La poupée tire son épingle du jeu en devenant un personnage pivot, et un autre personnage fait des éclats. C’est aussi un jouet, un petit crabe qui va jouer un rôle primordial, alliant suspense et humour sans ridicule. Un grand moment de la série digne d’une scène de Mission : impossible.

Le thème principal de l’épisode est la fraternité. L’essentiel de l’intrigue tourne autour des frères Dee. Si l’on trouve des circonstances atténuantes à Eibel, compte tenu de la découverte de ses véritables origines, il semble qu’il y a moins à sauver chez Anton. Ceci-dit, tous deux sont victimes de leur éducation, et surtout de la famille qui les a élevés. Au fond, dans son corps d’adulte, Anton, qui dans son cerveau a huit ans, aime maladroitement. Il est plus naïf et impulsif que méchant. Il agit instinctivement qu’il en devient ridicule à un point inimaginable. Il va lui falloir laisser parler l’enfant en lui pour éviter l’autodestruction.

To your eternity, comme son titre l’indique, ouvre le débat sur l’immortalité. Au-delà de ça, c’est une réflexion sur le temps qui passe, de l’enfance à l’âge adulte, les rapports aux jouets, l’impossible retour dans le temps. Sous une enveloppe subtile, Yoshitoki Oima signe l’un des mangas les plus philosophiques du moment.
Série : To your eternity
Tome : 22
Genre : Fantastique émouvant
Scénario & Dessins : Yoshitoki Oima
Éditeur : Pika
ISBN : 9782811691998
Nombre de pages : 192
Prix : 7,20 €