Pourtant, que la montagne est belle…
« -Je me demande quand même si c’est une bonne idée cette ascension…
-Ouais ! Un seul mot de travers et elle prend la mouche !
-C’est normal, les gars… Les psys appellent ça le « syndrome du survivant ». Après ce qu’elle a vécu, on ne peut pas s’attendre à ce que tout aille bien comme ça d’un coup… Je suis sûre que cette expédition ne peut que lui faire du bien.
-Ou faire empirer les choses encore plus ! »
Troutdale, fin de l’automne, dans l’Oregon. Un guide de haute montagne explique à un groupe d’alpinistes chevronnés qui l’a employé le tracé du parcours qu’ils vont effectuer. Pour atteindre le deuxième sommet de l’Etat à 3199 mètres d’altitude, il va falloir passer par le versant oriental en traversant une forêt appartenant à la réserve indienne de Warm Springs, avant de franchir le glacier Whitewater. Départ demain à quatre heures du matin pétantes. Un fois rendue au point de départ en voiture, la petite troupe, deux hommes, deux femmes et le guide, entame sa marche… jusqu’à ce que Sandy, lors d’une simple pause pipi, se fasse tirer dessus par un jeune chasseur l’ayant prise pour un cerf. L’aventurière est sévèrement blessée. Dans la panique, le gamin s’enfuit et fait une chute mortelle. Découvrant le drame, les chasseurs décident de venger la jeune victime en traquant les responsables de son décès. S’ensuit une chasse à l’homme à travers la forêt et le glacier.
« Qu’un coup meurtrier soit puni d’un coup meurtrier ; au coupable le châtiment. » « Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé. » Ces deux citations inscrites en page de titre, issues des Choéphores d’Eschyle pour la première et du chapitre neuf de la Genèse pour l’autre, synthétisent parfaitement le propos de Warm Springs. Plutôt que d’attendre les secours et s’expliquer avec les chasseurs, craignant leurs réactions, les alpinistes choisissent la fuite. Crétins et sans aucun recul ni analyse de la situation, les tueurs d’animaux, le père de la victime en tête, décident de changer de gibier et d’appliquer une inappropriée loi du Talion. Là, commence le « survival », avec ses inévitables victimes l’une après l’autre, et ses personnages au passé parfois encombré.
Si Warm Springs est un one shot, Survival est bien une série, mais une série d’anthologie. Réunis par une même thématique, la survivance, chaque tome est indépendant des autres. Même si on n’est pas très fan du procédé empêchant les dessinateurs du contenu de s’exprimer en vitrine, Stéphane Perger assure l’unité en signant les couvertures. Comme d’habitude, Christophe Bec est excellent dans son rôle de scénariste de bandes dessinées blockbusters, avec une violence adulte. Afin d’assurer un rythme de parution soutenu, un dessinateur différent est en charge de chacun des épisodes. Pour l’instant, quatre sont prévus. L’italien Valerio Giangiordano ouvre le bal, aussi à l’aise dans la forêt profonde que sur les pentes du glacier. Assombrissant les visages des personnages, les couleurs de Stefania Aquaro apportent de la tension.
Le suspens est insoutenable. Alors que les slashers movies envahissent les salles de cinéma, Survival s’annonce comme le fer de lance du slasher comics. Qui en sortira vivant ?
Série : Survival
Tome : 1 – Warm Springs
Genre : Thriller
Scénario : Christophe Bec
Dessins : Valerio Giangiordano
Couleurs : Stefania Aquaro
Couverture : Stéphane Perger
Éditeur : Soleil
ISBN : 9782302102996
Nombre de pages : 56
Prix : 15,50 €