Après Natacha et Rubine, Walthéry présente Sophia
« -Attenzione ! Voilà la patronne !
-Capitaine !
-Qu’est-ce que vous avez à me regarder comme ça ?
-Moi ?… Mais… Heu…
-Personne n’a touché au corps ?
-Personne ! Le légiste est en route ! »
Côte italienne, le corps d’une jolie blonde est découvert sur une plage. Les carabinieris sont déjà sur place. Sophia Stromboli, leur Capitaine, arrive. C’est toujours les jours où elle n’est pas en service que l’on découvre un cadavre. Sur celui-ci, elle trouve une photo d’elle en uniforme. C’est alors qu’elle aperçoit un observateur caché derrière un pin. Elle le pourchasse, chute lourdement. Il la laisse inanimée avant de se volatiliser. Quelques jours plus tard, alors que Sophia est toujours dans le coma, son amie la journaliste Sandra Ricci prend les choses en main pour retrouver Midas, un tueur en série qui s’était fait oublier et qui semble bien de retour. Entre flics et mafieux, il va falloir beaucoup de perspicacité pour déjouer les faux-semblants.
Après Natacha et Rubine, François Walthéry lance-t-il encore une nouvelle série ? Ce n’est pas lui mais son ami André Taymans qui est à l’initiative de ce qui est pour l’instant un one shot : Sophia Stromboli. Lancée à l’origine dans le périodique L’Aventure, l’histoire est dessinée à quatre mains. Taymans crayonne, Walthéry encre en y ajoutant sa patte. La symbiose est impeccable. Taymans écrit un récit qui se rapproche de l’univers de Rubine mais avec une touche de la personnalité des personnages de Caroline Baldwin, comme s’il se plaçait à mi-chemin entre les deux univers. Le journal L’Aventure ayant cessé de paraître, André Taymans demande un coup de main à sa fille Johanna, déjà co-scénariste d’un épisode de Caroline Baldwin, d’imaginer la conclusion de Sophia Stromboli. Elle invente alors un plan validé par les co-dessinateurs.
L’univers de Sophia Stromboli est moderne et dans l’air du temps. Sandra Ricci n’est pas une simple journaliste, c’est la compagne de la flic. Ici, personne n’est ni tout noir, ni tout blanc. Ricci côtoie un monde mafieux qui à la fois la protège et à la fois lui permet d’avancer dans son enquête. Sous les traits de Lino Ventura, le justement dénommé Lino a ce rôle d’ange gardien, ou plutôt de diable gardien, car le père de Sophia était des leurs. La traque de Midas va se clore dans cet album, mais on va bien que des indices sont laissés, ne demandant à l’univers qu’à être développé dans une série. Le livre se termine par un making of. Le format à l’italienne donne une dimension originale et peu commune à cette histoire dont le personnage titre est quand même absent pendant la majeure partie du temps.
Ciao poulette !, l’énoncé sonne comme un au revoir. On a plutôt envie de dire Hello à Sophia Stromboli, qu’on attend on l’espère dans d’autres enquêtes où elle serait vraiment sur le devant de la scène.
One shot : Sophia Stromboli – Ciao poulette !
Genre : Thriller
Scénario : Johanna & André Taymans
Dessins : François Walthéry & André Taymans
Éditeur : Editions du Tiroir
ISBN : 9782931251096
Nombre de pages : 56
Prix : 15 €