Ah, le western et ses vengeances !
« -Bonjour !
-Qu’est-ce que tu veux, toi ?
-Je me présente : Shiinkel Ac’nite, croque-mort itinérant. Je crois savoir que j’ai affaire au Marshal Douglas Reeves. Et si tel est le cas, sachez que j’ai parcouru un chemin pour le moins fort long afin de pouvoir me présenter et vous offrir le fruit de mes compétences. »
Le Marshal Douglas Reeves et le croque-mort Shiinkel Ac’nite font équipe dans un Ouest sauvage où la justice se règle essentiellement avec du plomb. Leur route ne va pas tarder à croiser celle d’Isha, une elfe dont la famille a été décimée par trois outlaws. Avec une mitraillette remplaçant son bras droit, Le manchot use de sa prothèse meurtrière pour sulfater à tout va. En chef de meute, Le borgne applaudit le spectacle, aux côtés de son acolyte Deadface, seule femme de l’Union Army. Si Isha, qui n’était pas sur les lieux, le sait, c’est parce qu’elle a touché le totem qui lui a donné une vision du massacre. Seul le Wendigo pourrait l’aider à mener une croisade vengeresse. Qui sait ? Le Marshal et le croque-mort pourraient peut-être aussi lui rendre service.
En neuf chapitres scandant le récit, rien ne sera épargné aux personnages de l’histoire, ni aux bons, ni aux méchants. Poursuivant la mise sur les rails de ce nouvel univers, Jean-Luc Istin écrit un scénario solide qui garde un mélange des genres cohérents. Au niveau de la construction du récit, Istin fait montre d’un savoir-faire magistral. Il lance deux problématiques parallèles avant de les unir dans un second temps. S’il y a un chapitre à ne pas sauter, c’est celui qui n’est pas en bande dessinée. C’est dans ce texte de trois pages que l’on apprend comment Le borgne, Le manchot et Deadface en sont arrivés à être ce qu’ils sont et pourquoi ils ont perpétré le massacre du village des elfes. Il serait regrettable de passer à côté.
Au dessin, le créateur de l’univers Bertrand Benoit laisse sa place à Marco Itri qui rentre dans ses chaussons. Dans le making of, on découvre les recherches de Benoit pour les personnages et la façon dont ceux-ci ont évolué, des premiers croquis à leurs versions définitives. C’est ainsi que Le manchot est passé d’un Sergent Garcia baraqué à un athlète charpenté, et que Deadface est devenue plus féminine et sexy. Benoit a également travaillé sur les décors et les costumes, permettant ainsi à Marco Itri de rentrer plus rapidement dans le vif du sujet. La suite du cahier supplémentaire montre les intéressantes différentes versions de la première case de l’album avant d’aboutir à l’image d’Isha surplombant la vallée.
Deuxième histoire de West Fantasy, cet univers mêlant western et héroïc-fantasy, Le croque-mort, l’elfe et le marshal a du Kill Bill. Ce serait si merveilleux que Quentin Tarantino s’en empare pour le cinéma. En attendant, l’ensemble est extrêmement bédégénique.
Série : West Fantasy
Tome : 2 – Le croque-mort, l’elfe et le marshal
Genre : Héroïc-Fantasy Western
Scénario : Jean-Luc Istin
Dessins : Marco Itri
Couleurs : Olivier Héban
Éditeur : Oxymore
ISBN : 9782385610531
Nombre de pages : 64
Prix : 15,95 €