Le deuil de la princesse
« -Tu es déjà morte une fois, tu n’auras pas de seconde chance !
-Je sais ! Je suis jeune et en bonne santé et, pour le reste, je sais me défendre. Je ne vois pas ce qui pourrait m’arriver de mal !
-Moi, j’ai ma petite idée…
-Qu’est-ce que tu racontes ?
-Eh bien, c’est le roi ! Il est furieux !
-Mon père ? Furieux ?? Qu’est-ce que j’ai encore fait ?
-Ben… Il t’attend. Tu sais, pour les jeux… Tout ça, tout ça…
-Les jeux d’Oranone… J’avais complètement oublié ! »
Nous avons tous droit à une seconde vie en cas de mort précoce, mais il existe une exception : les nouveaux-nés. Trop faibles et trop purs, ils ne ressuscitent jamais, sauf Adalise, celle que l’on nomme la Princesse Cadavre. Aujourd’hui, son père le roi est furieux. Les jeux d’Oranone ont débuté et elle n’est pas là. Elle est attendue à Cendréclat, capitale de Tyriadoc. Elle est accompagnée du jeune Gidéon. Son frère Adel n’est pas franchement ravi de l’arrivée de sa sœur. De plus, c’est aujourd’hui le dixième anniversaire de la mort de leur mère. L’épreuve du jour consiste à combattre un Maudit, un monstre créé à l’image de son trépas, quelqu’un dont la première mort a été si violente que sa renaissance en a été désastreuse. Celui qui réussira à le tuer sera couvert d’or et de gloire.
Après des débuts en auto-édition, Tpiu entre dans la cour des grands, chez Kana, avec Les héritiers d’Agïone. Comme chez Elsa Brants, on est dans le médiéval, mais version plus sérieuse. La princesse Adalise Dalmore est la fille du Roi Theneren et de la Reine Sylone, aujourd’hui décédée. Le Roi vit avec sa concubine Adélaïde. Adalise a cinq frères, princes héritiers. Des guerres font rage dans les royaumes de Lyöre, tout autour du pays, mais le roi a décidé de ne pas s’en mêler. De nombreux jeunes gens du peuple seraient pourtant prêts à guerroyer. Heureusement que pour calmer leurs ardeurs il y a les jeux d’Oranone. Il faut bien distraire le peuple pour éviter qu’il ne se mêle de politique. Toute ressemblance avec les jeux olympiques serait purement fortuite (lol). La deuxième partie de ce premier tome est centrée sur la mission que se donne Adalise, pour toujours au secours de l’enfance, celle des autres et la sienne.
Le graphisme de Tpiu est déjà d’une incroyable maturité. Nourrie aux plus grands mangakas, elle démontre que l’on peut s’inspirer sans jamais plagier. Les Maudits ne sont pas sans rappeler les Akumas de Katsura Hoshino dans D-Gray Man. L’univers de Tpiu mêle le médiéval à un fantastique torturé. Le thème principal de la série est le deuil et les frontières de la mort. Adalise cherche à tout prix sa mère, refusant sa disparition. Le twist final va tout remettre en question.
Pour accompagner le trailer du lancement de la série, avec l’aide de deux amis, l’autrice a écrit et composé une chanson. On peut l’écouter sur Souncloud : https://soundcloud.com/t8piuart/la-princesse-cadavre.
La mangaka Tpiu démarre une série qui s’annonce étonnante. Les deux tomes suivants devraient sortir dans le courant de l’année.
Série : Les héritiers d’Agïone
Tome : 1
Genre : Shonen
Scénario & Dessins : Tpiu
Éditeur : Kana
ISBN : 9782505116400
Nombre de pages : 200
Prix : 7,70 €