Deux dieux de l’humour.
« -Bon, réfléchissez : de quoi ont besoin les français ?
-De lucidité ?
-De RTT ?
-D’une victoire à Roland-Garros ?
-De rigoler ? De se rassembler ? De… s’assembler ?
-Voilà ! C’est ça ! Tu t’appelles comment toi ?
-Angelo.
-T’es génial. Parce que c’est exactement ça qu’il leur faut, aux français : de la joie, de la communion, de la fraternité ! Est-ce qu’on a au moins essayé ? »
Dieu a bien conscience qu’il y a des problèmes en France. Mais que se passe-t-il, nom de lui ? Une ambiance de deuil permanent, un moral des ménages en berne, on est dans un état de dépression nationale stade quatre. Jésus n’est plus apte à redescendre sur Terre. De Gaulle ou Mitterrand ? Pas sûr qu’un homme politique soit bienvenu. Et Johnny ? Trop frais au paradis, et puis le fisc ne l’a pas encore oublié. Non, les français ont besoin de rigoler et de se rassembler. Alors, qui symbolise le mieux l’humour en France ? Qui manque le plus ? Qui arriverait à réunir la droite, la gauche, les riches, les pauvres, les hommes, les femmes, les noirs, les blancs ? Un rebelle paradoxal, un révolutionnaire idéal : Coluche ! L’humoriste n’a pas tellement l’intention d’y retourner. Dieu ne va pas lui laisser le choix. Direction la Terre ferme.
Coluche va donc découvrir la France de 2023. Il va halluciner de l’évolution de la société depuis son décès en 1986. L’essence atteint des tarifs astronomiques et il n’y a même plus de personnel pour servir à la pompe. Les gilets jaunes sont sur le front et reprenne les slogans du comique, adaptés au goût du jour : « Macron a dit oui au partage : les riches auront la nourriture, les pauvres l’appétit. Coluche apprend l’existence d’un politicien qui ressemble à Gargamel, c’est Zemmour, et croît que Le Pen a changé de sexe : Marine a pris la place de Jean-Marie. Il regarde Pascale Praud à la télévision et est atterré devant les camps de migrants. Coluche décide de prendre les choses en main et de filer un nouveau rencard à ceux qui n’ont plus rien, comme à ceux qui ont tout. Arrivera-t-il cette fois-ci à faire bouger les choses ?
Yvan Francis Le Louarn est un dessinateur d’humour français qui connu son heure de gloire dans les années 50 et 60 sous le pseudonyme de Chaval avant de se suicider en 1968. Il publia dans de nombreux journaux. Entre humour noir et poésie, son œuvre sert de socle à de nombreux auteurs d’aujourd’hui, et en particulier son fils spirituel, Philippe Geluck. Ce n’est pas pour rien que ce dernier a sélectionné les dessins de ce recueil et en a signé la préface. La vie selon Chaval est en fait La vie selon Chaval selon Geluck.
Un taulard appelle les réclamations. Un boucher demande au client si ce qu’il achète est pour offrir. Un naufragé solitaire est désemparé, un bouquet en mains. Un coiffeur rédige sa note sur le crâne de son modèle. Les pompes funèbres sont fermées pour cause de décès. Les dessins de Chaval sont percutants et poétiques. Ce sont des Haïkus à l’encre de Chine, parfois drôles ou sombres, parfois drôles et sombres.
Avec Coluche est de retour, Terreur Graphique et Jérôme Vatrigan écrivent un album aussi humoristique que dramatique et tendre, démontrant ô combien Coluche manque au paysage médiatique français. La vie selon Chaval remet sur le devant de la scène un dessinateur oublié des profanes mais référence éternelle pour les grands auteurs d’humour. Coluche/Chaval, même combat : rire pour ne pas pleurer de la vie.
One shot : Coluche est de retour !
Genre : Comédie dramatique
Dessins & Couleurs : Terreur Graphique
Scénario : Terreur Graphique & Jérôme Vatrigan
Éditeur : Le Cherche Midi
ISBN : 9782749173993
Nombre de pages : 64
Prix : 16,90 €
One shot : La vie selon Chaval
Genre : Humour
Scénario & Dessins : Chaval
Préface : Philippe Geluck
Éditeur : Le Cherche Midi
ISBN : 9782749178608
Nombre de pages : 132
Prix : 16,50 €