Souhaits de Paris
« -Ô mon dieu !! Elle est de retour !
-Quelle horreur !
-On n’aurait jamais dû emménager ici ! C’en est trop ! Laissons la maison à ce fantô…
-Ah ! On dirait que vous avez un problème d’artefact. »
Métro, boulot, dodo, vous n’en avez pas marre de cette vie merdique ? Vous ne pensez pas mériter mieux ? Dans une boutique d’artefacts, vous trouverez toutes sortes d’objets magiques capables d’améliorer votre existence. La boutique n°6 est actuellement fermée, en attente d’un nouveau propriétaire. De retour sur Paris, Léo vient d’en hériter de son oncle, mais il n’a pas l’impression d’en être digne. Pourtant, il l’a formé dans son enfance. Tous les objets qui se trouvent dans la boutique ont des pouvoirs. Camille, camarade medium de Léo tente de le convaincre. Quand une nuit, une mystérieuse visiteuse tente de voler quelque chose sur la péniche du jeune homme, ça va propulser l’héritier au cœur d’un mystère.

Léo va dès lors prendre son destin en mains. Son oncle est censé s’être suicidé. Il va rapidement se rendre compte qu’on l’a sûrement un peu aidé. Il a vu les résultats de l’autopsie. Il aurait été tué par une arme Tesla. Il sait qu’il est inutile de compter sur la police de Paris pour rouvrir le dossier. De toutes façons, tout le merdier a commencé avec la découverte du puits à vœux il y a vingt ans sur le Champ de Mars. Du moment que l’on respecte les trois lois de Dreamos, on peut tout souhaiter. Il ne faut donc pas faire de vœu qui irait à l’encontre de la vie, ne pas aller à l’encontre du libre arbitre et ne pas formuler de vœu par décret sauf dérogation. Chaque être humain n’a droit qu’à un seul vœu dans sa vie. Soit on fait un vœu normal, qui mourra avec son propriétaire, soit il est placé dans un objet choisi. C’est cela un artefact. Quand on n’en veut plus, il peut être vendu dans une boutique spécialisée : une boutique d’artefacts. Léo n’a pas encore fait de vœu. Il pourrait l’utiliser pour savoir qui a tué son oncle, mais ça ne lui permettrait pas d’obtenir justice. Il lui faut plus de preuves.

A l’instar de Tpiu et de Yoann Vornière, Pacha fait partie des nouveaux fleurons du manga européen dont Kana porte haut les couleurs. Pacha lance un polar fantastique dans un décor bien de chez nous. Dans un univers pas tout à fait steampunk mais voisin, il pose les bases d’une enquête hors du commun. Camille joue l’alter ego et confident de Léo, tel un lecteur au cœur de l’intrigue. Ruby, la danseuse exotique du Moulin Rose et Micha la femme-chatte qui bondit de toit en toit comme une Cat’s eyes ne sont pas seulement sexies. Loin d’être des femmes-objets, elles ont des rôles stratégiques. Léo ne pourra pas avancer dans son enquête sans elles. Graphiquement, dans un trait inspiré par Yuji Iwahara, Pacha montre une maîtrise incroyable. Dans le deuxième volume en particulier, Pacha signe des scènes de combat d’une grande puissance.

Si vous avez un vœu à faire, n’hésitez pas à utiliser un artefact. Si c’est celui de lire une série qui démarre sur les chapeaux de roues, La boutique d’artefacts vous ouvre ses portes.


Série : La boutique d’Artefacts
Tomes : 1 & 2
Genre : Fantastique
Scénario & Dessins : Pacha
Éditeur : Kana
ISBN : 9782505121619 / 9782505121626
Nombre de pages : 208
Prix : 7,90 €