Quête d’amour et de vérité
« -Mais ? Qu’est-ce que vous faites debout, Monsieur Hermann ?
-Je vais bien, je vais bien… Ne vous inquiétez pas…
-Je ne sais pas si c’est vraiment raisonnable de vous lever…
-On vient de m’annoncer la venue d’un invité un peu spécial, Christelle…
-Et ça ne peut pas attendre un petit peu ?
-On a retrouvé l’un des salopards qui avaient enlevé ma fille… On est en train de me le ramener ici…
-L’un des… ? Le père de Max ?
-Je ne sais pas, celui que l’on appelait Mermoz… Je n’imaginais pas un jour retrouver l’une de ces ordures vivantes… »
Dans un bidonville d’Amazonie, Max et Baïa tentent de fuir le Manchot qui est à leurs trousses. Dans ses ruelles étroites où une voiture a du mal à se faufiler, les fuyards parviennent à semer le tueur. Mais celui-ci est loin d’avoir dit son dernier mot. Max et Baïa sont recueillis par Régo, un vieux flic, bien décidé à arrêter O Maneta, le Manchot. Pendant ce temps, Herman, le patron du camp forestier, se remet. Il est bien décidé à mettre la main sur les salopards qui ont enlevé sa fille Isabel et volé un magot il y a sept ans, en 1965. L’un d’entre eux n’est autre que le fameux Manchot, qui est également le père de Max… et pas que. A son tour, il va l’enlever pour qu’il le mène en pleine jungle, sur les traces de ses méfaits. Tout ce petit monde va se retrouver dans une chasse impitoyable au milieu de l’enfer vert.

Quatrième acte et épiloguepour un Putain de Salopard. Des ruelles crasseuses au milieu de cabanons brinquebalants jusqu’au jardin luxuriant, poumon de la planète, rien n’est épargné aux héros de la série. D’ailleurs, Max n’est pas un héros, c’est tout simplement un homme ordinaire, un homme ordinaire au destin hors du commun qui cherche à éclaircir son passé et à répondre aux questions sur ses origines. Il n’est pas au bout de ses surprises, ni lui, ni Baïa, avec qui l’histoire d’amour qu’il vit serait peut-être impossible. Il ne faut pas oublier que nous sommes en 1972, et que, pour eux, comme encore plus dans une autre optique pour Christelle et Charlotte, les esprits sont loin d’être ouverts.

Sous les couleurs de François Lapierre, Olivier Pont ne se contente pas d’illustrer le scénario de Régis Loisel. Il l’adapte lui-même, avec la même exigence qui caractérise l’auteur de La quête de l’oiseau du temps. Dans des genres qui n’ont rien en commun, ces deux récits se rejoignent dans le sens où ce sont toutes deux des histoires de famille. Le lecteur qui a écrasé une larme au final de La quête se trouvera dans la même situation dans le final du Salopard. Dans la première comme dans la seconde, la paternité est l’âme de l’intrigue. Alors qu’Un putain de salopard semble mettre la focale sur Max et Le Manchot, la plus belle histoire d’amour entre un papa et son enfant est celle d’Herman et Isabel, que les auteurs ont su retranscrire avec une force incommensurable.

Un putain de salopard se clôt avec puissance et émotion. A (re)lire d’une traite, la quadrilogie est vraiment une putain de bonne série.
Série : Un putain de salopard
Tome : 4 – Le rituel
Genre : Aventure
Scénario : Régis Loisel
Adaptation & Dessins : Olivier Pont
Couleurs : François Lapierre
Éditeur : Rue de Sèvres
ISBN : 9782810206155
Nombre de pages : 96
Prix : 18 €