Nouvelles du Far-West
« -Approchez… Je ne vais pas vous manger voyons… Whisky ?
-Non merci.
-Ainsi, vous voulez écrire un livre sur moi ? Quel sera son titre ?
-John Casey Carson… Le dernier des cow-boys devenu milliardaire.
-C’est tout moi ! »
New-York, début du XXème siècle. Mademoiselle Willoughstone, journaliste de son état, vient rencontrer John Casey Carson, un ancien aventurier devenu milliardaire. Aujourd’hui, le monde change. Les grues envahissent la ville. Les grandes plaines disparaissent. L’Ouest n’est plus. Bientôt, les voitures remplaceront les chevaux. Les desperados sévissent désormais à Wall street. La ruée vers l’or n’a plus la même saveur. Carson va remonter dans ses souvenirs et démontrer à la reporter que le Far West ce n’est pas seulement les cow-boys et les indiens qui font Pan Pan ! C’est parti pour une exploration des vestiges de son passé d’aventurier, quelques souvenirs pour ne jamais oublier que les cow-boys sont toujours à l’Ouest.
Habillées par une introduction et une conclusion présentant les deux interlocuteurs, dix nouvelles de trois à quatre planches composent ce voyage à l’Ouest. On commence par une sombre histoire d’héritage où l’on voit que lorsqu’il est question d’argent il n’est plus question de famille. On suit ensuite un chasseur de primes, pardon déprime, avant de rencontrer un indien spirituel sur le territoire de Nanabozho, le grand lapin protecteur de tous les hommes. Celui-là, on l’a déjà vu chez Yakari, mais ici on n’est pas chez Yakari. Non, non. Les salopards, qui ne sont pas sept mais cent, vont avoir maille à partir avec des envahisseurs pendant qu’une étrange épidémie s’empare des soldats de Fort Bidden. On apprend que les lois du marketingue ne sont pas perçues de la même manière chez les visages pâles et les peaux-rouges. En Louisiane, les évadés du bayou vont faire une charmante rencontre qui va changer leurs vies. A Santé Fé, c’est Jésus himself qui vient prêcher la bonne parole. En Utah, le cavalier du pony express traverse vents et marées pour livrer un colis qui n’existe pas. Quoi que ? … Enfin, ce n’est pas tout à fait Buffalo Bill qui fait le spectacle dans la dernière aventure.
Tout ça est drôle, très drôle. On l’a déjà dit, Fluide glacial atteint de nouveau les sommets. La patte Jean-Christophe Delpierre, à tout jamais Grand Gourou « Fluidesque » est une assurance de qualité. Olivier Supiot va tout de suite à l’essentiel. Il choisit un format extra-court, comme des haïkus de l’Ouest. Damien Geffroy, le dessinateur des Veuves électriques, amène son trait acide sur un nouveau terrain. Chaque histoire est présentée par une saynète entre le milliardaire et la journaliste devant un grand tableau, comme un cul-de-lampe de chapitre grand format. Geffroy peut ainsi aérer son trait sur ces sortes de couvertures intercalées. Les couleurs de Laure Durandelle, d’un beige sableux, contribuent au voyage et à l’exploration du Far West.
Les cowboys sont toujours à l’Ouest mais leurs auteurs savent très bien ce qu’ils font : faire rire le lecteur dans un second degré décalé raillant une certaine réalité révolue qui a, dans une certaine mesure, existée. Si, si ! Prenez garde à vous, Lucky Luke, Blueberry et consorts !
One shot : Les cowboys sont toujours à l’Ouest
Genre : Humour
Scénario : Olivier Supiot
Dessins : Damien Geffroy
Couleurs : Laure Durandelle
Éditeur : Fluide glacial
ISBN : 9791038206205
Nombre de pages : 56
Prix : 15,90 €