Histoire sans héros
« -Mayday ! Mayday !
-On va se crasher !!
-Je crois qu’on tombe !!!
-Ecoutez-moi bien, Sandra… Essayez de garder votre calme, il va vous falloir amerrir ! Heureusement, vous n’aurez pas besoin de sortir le train d’atterrissage…
-Je… Je ne sais pas… J’y comprends rien !
-Essayez de réveiller le copilote, mademoiselle…
-Joder de mierda ! Je vous dit qu’il est mort ! »
Aéroport Manuel Crescencio Rejon, Mérida, Yucatan. Un avion décolle avec à son bord son lot d’inconnus, touristes ou voyageurs d’affaires, un pilote et son co-pilote qui se racontent leurs histoires d’adultères et l’équipage du vol, dont Sandra, hôtesse de l’air. Tous s’apprêtent à rejoindre Bogota en survolant le bouchon Darién, notamment Guna Yala, une province côtière indigène du Nord-Est du Panama, habitée par les Kunas. C’est une jungle hostile et impénétrable, l’un des derniers points noirs de la planète. Les pires animaux sauvages ou venimeux s’y côtoient dans une atmosphère suffocante et humide. Ils ne se sont les seuls à y faire la loi puisque les narcotraficants contrôlent la zone coupée de tout réseau téléphonique.

Lorsque Sandra empoisonne le soda du pilote, elle ne se doute pas que le co-pilote allait faire une réaction allergique suite à la piqûre d’un moustique et y passer lui-aussi. En perdition, l’avion se crashe dans une jungle aussi luxuriante qu’hostile. Les quelques survivants, dont fait partie Sandra, s’organisent. Certains fabriquent un camp de fortune avec le reste de la carlingue de l’avion, d’autres tentent leur chance en s’aventurant un peu plus profondément dans les bois. Mais, fallait pas… Non, fallait pas… Armés jusqu’aux dents, les trafiquants de drogue sont à quelques pas, et gare à qui s’immisce sur le territoire des araignées aux piqûres mortelles ou sur celui du puma aux griffes acérées.

Après la montagne de Warm Springs, la prison d’Aparecida et la forêt de Palmyra, la jungle de Guna Yala est le décor du quatrième et (pour l’instant ?) dernier tome de la série d’anthologie Survival. Christophe Bec maîtrise le scénario type blockbuster, sauf que dans les films du genre, tout se finit généralement bien pour les héros. Ici, ne vous attachez à personne. Bons comme crapules, bien malin qui pourra dire qui reviendra de l’enfer. Le dessinateur Mack Chater fait le job dans un réalisme à la Luc Brahy. Daniele Fabiani termine les cinq dernières planches de l’album sans qu’on voit la différence. Tous dessinés par des auteurs différents et parus en l’espace d’à peine un peu plus d’un an, les tomes de Survival forment une collection originale. On regrette juste que Stéphane Perger, qui signe les couvertures, n’en ait pas réalisé un complètement.

Qui survivra dans la jungle ? Vaut-il mieux tomber dans les pattes des bêtes sauvages ou dans celles des trafiquants de drogues ? Tout ce que l’on peut dévoiler, c’est que les plus grands dangers ne sont pas forcément les plus volumineux. Survival, c’est de la bonne BD pop-corn avec tout le respect du genre.
Série : Survival
Tome : 4 – Guna Yala
Genre : Thriller
Scénario : Christophe Bec
Dessins : Mack Chater & Daniele Fabiani
Couleurs : Stéphane Paitreau
Couverture : Stéphane Perger
Éditeur : Soleil
ISBN : 9782302090309
Nombre de pages : 64
Prix : 16,50 €



