Peine de mort pour Blutch
« -J’ai tout vu ! Bien joué, Sergent ! Ce lâche individu est la honte du 22ème de cavalerie ! Il sera traduit en cour martiale !
-Bah… Est-ce vraiment nécessaire, mon Capitaine ? Juste un moment d’égarement…
-Qui lui vaudra le peloton d’exécution ! Désolé, mais le règlement, c’est le règlement ! »
Pour une fois que Stilman s’aventure sur un champ de bataille, le Caporal Blutch n’a pas de chance. Le haut gradé a vu le Sergent Chesterfield rappeler son subordonné à l’ordre alors qu’il tentait une énième fois de plus de déserter. Cela va lui valoir la punition suprême : la cour martiale. Attendu son insubordination, Blutch est condamné à la peine capitale. La sentence sera exécutée le lendemain à l’aube. Son supérieur va tout faire pour le sortir de ce mauvais pas, mais ce n’est pas de lui que viendra son salut. Dans la cellule à côté de la sienne, se trouve Isabella Boyd, condamnée à mort pour intelligence avec l’ennemi. Avec sa complicité, ils vont parvenir à s’évader dans la nuit.

Isabella Boyd a une dent contre les yankees depuis qu’ils ont brûlé et saccagé sa plantation familiale en Géorgie. Elle a juré sur les ruines de son foyer de consacrer le reste de son existence à se venger des nordistes. Elle a rallié un réseau secret piloté par la confédération et qui organise des attentats ciblés. Elle propose à Blutch de les rejoindre. A Baltimore, ses complices proposent de tester la loyauté de Blutch en lui confiant une mission : éliminer une cible nordiste qu’ils allaient lui désigner. Belle s’en porte garante. Depuis la chambre 212 du Rail Road Hotel, il va falloir abattre le général Scott, responsable yankee d’un blocus qui affame les confédérés.

Deuxième scénario de Fred Neidhardt et deuxième coup de maître. En mettant Blutch dans une situation inextricable, il repousse les limites atteintes par Raoul Cauvin dans le même genre de situation. Ce n’est pas que l’élève dépasse le maître, mais il se sert des expériences de son mentor comme rampe de lancement pour pousser le curseur plus loin. Isabella Boyd, dite Belle, a vraiment existé. C’est incroyable de trouver des anecdotes véridiques de la guerre de Sécession après 69 albums. Alors que Cauvin critiquait la guerre, Neidhardt raille la peine de mort. Au dessin, on pardonne au vétéran Willy Lambil les quelques fautes de proportions. Le tôlier reste maître de sa série. Il fait partie de ces auteurs comme Roger Leloup qui ne quiteront jamais leur table à dessin. Ce sont les Michel Drucker du Neuvième Art.

Soixante-neuvième chevauchée et les bleus sont toujours aussi frais. Quand un classique a encore une telle force après tant d’années, c’est qu’il y a quelque chose de magique.
Série : Les Tuniques Bleues
Tome : 69 – Lincoln dans la ligne de mire
Genre : Aventure/Histoire/Humour
Scénario : Fred Neidhardt
Dessins : WillyLambil
Couleurs : Leonardo
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808507660
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €



