La belle vie a un prix
« -Savez-vous qu’il ne tient qu’à vous de posséder une pareille maison ?
-Comment ça ?
-De combien d’argent disposez-vous ?
– 50 dollars… Non 49 et quelques cents…
– C’est bien peu en effet… Mais tant pis. Je vous la laisse à ce prix.
-De quoi parlez-vous ?
-Elle ! La main du diable ! Au fait : croyez-vous au diable ? »
Sur une route maritime entre Hawaï et San Francisco, à bord du steamer Caldonia, le célèbre écrivain Robert Louis Stevenson rencontre un homme qui va lui raconter une histoire extraordinaire. Cet homme, c’est Charles Dawson. Il habite à Honolulu. Dawson a lu « L’île au trésor » et « Docteur Jekyll et Mister Hyde ». Il sait que Stevenson adore les étranges histoires. Peut-être que celle qu’il a vécu intéresserait l’écrivain ? Dawson la lui racontera, mais quand elle sera terminée.

Tout a commencé un an auparavant. Criblé par les dettes de jeu, Charles Dawson fait la manche à Honolulu dans l’espoir de récolter un pécule qui lui permettra de regagner San Francisco. Pour l’instant, il en est en tout et pour tout à quarante-neuf dollars. C’est alors que, l’apercevant dans la rue, le riche propriétaire d’une luxueuse villa l’invite à visiter les lieux et lui propose de lui vendre « La main du diable », pour les quarante-neuf dollars qu’il a en poche. Cet objet, à la forme d’une main avec une mitaine, permet d’exaucer tous les vœux : santé, fortune, amour… Que demander de plus ? De grands hommes l’ont possédé : James Cook, Napoléon. Alors, pourquoi chacun s’en est-il séparé ? Pourquoi cet homme veut la vendre ? Tout simplement parce que si l’on meurt en sa possession, Satan vous rappelle à lui en son royaume. La seule condition est de la vendre moins cher que le prix auquel on l’a acheté.

Dawson doute de l’efficacité de l’objet. Son hôte lui propose de faire un premier vœu, comme celui d’avoir de nouveau dans sa poche la somme que lui a coûté la main après l’avoir payée. Elle y est ! L’ancien clochard repart donc avec l’objet et commence une vie de patachon, entouré de luxe et de femmes. Après quelques temps, ayant amassé des sommes considérables, il décide de s’en séparer. Un jour funeste, il apprend qu’il est atteint d’un mal incurable. Seule la main pourrait le guérir. Il va falloir la retrouver et pouvoir la racheter.

Au-delà d’une simple malédiction, La main du diable questionne sur le sens de la vie. Le scénario de Rodolphe s’inspire d’une nouvelle de Stevenson « The Bottle Imp », Le Diable dans la bouteille. Il met l’auteur en abime montrant comment il aurait pu créer son histoire. Au dessin, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu Griffo à ce niveau. Qu’est-ce que ça fait plaisir de retrouver le dessinateur de Giacomo C. en grande forme.
One shot : La main du diable
Genre : Drame
Scénario : Rodolphe
Dessins & Couleurs : Griffo
Éditeur : Anspach
ISBN : 9782931105351
Nombre de pages : 56
Prix : 16 €