Île de beauté, île de dangers
« -La lueur que j’ai vue n’était pas celle du phare d’Aléria.
-C’est un incendie de maquis, sûrement avivé par le vent venu du large.
-Ça sent le brûlé jusqu’ici.
-On va longer la côte, jusqu’à ce qu’on atteigne Aléria ou qu’on trouve un abri. L’ouragan peut tourner et revenir sur nous. Et puis, il faut réparer les dégâts qu’on a subis… »
A Caralis, en Sardaigne, le gouverneur Calenus décide d’envoyer son fils Marius, 10 ans, à Genoa pour qu’il y fasse ses études. Il demande à Astorix de l’accompagner afin de veiller à sa sécurité, avec un détachement de quatre soldats. Marius ajoute une condition : que son ami Alix, le fils d’Astorix, soit du voyage.
L’équipe remonte la Sardaigne en bateau avant de longer les côtes de la Corse, Corsica. L’île a une réputation exécrable mais Marcus rêve d’y aller. Il ne se doute pas qu’il va fouler les pieds de ces terres sauvages plus vite que prévu. Pris dans un ouragan, le navire va devoir accoster alors qu’un incendie ravage le maquis. Réfugiée sur la plage, la jeune Catalina, son chien Petru et les chèvres qu’ils gardent, voient débarquer les occupants de l’embarcation, Alix en tête.

Bien qu’elle ait demandé de l’aide pour retrouver son clan dont elle a été coupée par les flammes, on ne peut pas dire que la fille soit ravie d’accueillir des romains. Elle descend des grecs, fondateurs d’Aléria. Elle fait partie des Syrbi, l’une des douze nations corses. Ensemble, ils vont tenter de rejoindre le village de Talavellu. En apprenant que le rejeton de Calenus est sur l’île, le prêteur d’Aléria voit là l’occasion de se venger de l’homme qui l’a puni de soi-disant malversations financières, l’a dépouillé de sa fortune et l’a expatrié en Corsica. Parviendra-t-il avec ce moyen de pression à obtenir ainsi un poste à la hauteur de ses compétences ?

Sur son site, Marc Bourgne rend à César ce qui lui appartient. C’est Benoît Mouchard, directeur éditorial chez Casterman, qui a eu l’idée de raconter l’enfance d’Alix, a convaincu le comité Martin, et a mis en place les grandes thématiques de la série. Connaissant sa passion pour le jeune gaulois, c’est lui qui a sollicité Marc Bourgne pour s’atteler au scénario, mais c’est ce dernier qui a proposé Laurent Libessart pour les dessins, qui est de retour pour ce cinquième tome après avoir laissé les crayons à Olivier Weinberg pour les tomes 3 et 4.
Cette jeunesse d’Alix se veut comme une nouvelle série destinée plus à séduire un nouveau lectorat que les aficionados d’Alix et de Jacques Martin. Exit le trait réaliste et les blocs de récitatifs. Alix origines lorgne même vers quelques influences mangas, légères. Les auteurs n’en oublient pas une certaine rigueur. On reste dans de l’aventure historique documentée et sans anachronisme.

A la frontière entre classicisme et modernité, Alix origines dépoussière et élargit un univers scientifiquement conçu par un des précurseurs de la bande dessinée du XXème siècle. Cet épisode corse montre la culture d’un peuple dans son époque. Tout aussi aventureux qu’instructif.
Série : Alix origines
Tome : 5 – Corsica
Genre : Aventure historique
Scénario : Marc Bourgne
Dessins : Laurent Libessart
D’après : Jacques Martin
Couleurs : Florence Torta
Éditeur : Casterman
ISBN : 9782203241510
Nombre de pages : 48
Prix : 13,50 €



