Biarritz Mayo
« -Les nouvelles sont mauvaises, patron ! La colère monte… Certaines poules menacent d’arrêter le travail ! Il faudrait prévoir de rénover le bâtiment rapidement sinon je ne réponds plus de rien !! Les poules se plaignent de la vétusté des chambres et des risques d’effondrement de certains plafonds ! »
Rien ne va plus à l’Hôtel du Palais de Biarritz. Transformé en poulailler géant par le chien Jack Mayo qui vient de l’acquérir, les 482 poules pondeuses qui y sont hébergées sont en colère. Shootées à l’opium pour la plupart, le business de leurs œufs aux fragrances « originales » était florissant. Du marché des halles jusqu’à la roulotte placée devant le casino, les pots de mayonnaise maison s’arrachaient. Mais voilà que la volaille se rebelle. Les poules se plaignent de leurs conditions d’hébergement. Il va falloir rapidement envisager des travaux de rénovation, une dépense représentant plusieurs millions d’euros ! Alors que les poules commencent à manifester, un certain Robert Canaye, créateur d’espace immobilier, qui a déjà modernisé entre autres La Chambre d’Amour, à Anglet, propose à Jack de lui racheter l’Hôtel pour un euro symbolique. Pas question. Jack a bien l’intention de trouver une autre solution.

Jack décide d’aller consulter son bon ami Ramuntcho Etchebest. Accompagné de la très chic poulette Madame de Sussex, menaçant son patron d’une grève illimitée si la situation ne s’améliorait pas, Jack se rend donc sur les hauteurs d’Itxassou et retrouve son copain dans le gîte qu’il a ouvert, en plein tournage de l’émission « Enfoiré spécial » avec la célèbre journaliste Elise Lacet. Si Jack fait du business avec les poules, Ramuntcho, lui, il est dans la brebis. Dans le village, Madame de Sussex va retrouver sa jeunesse et son cousin Bob, garagiste de son état, à la clef à molette bienfaitrice. Elle le présente à Jack. Tous ensemble ont l’idée d’organiser un rallye de 4×4 qui permettrait de lever les fonds pour restaurer l’Hôtel et par conséquent remettre les poules à la ponte. Entre rébellion et magouilles, Jack va avoir fort à faire.

Fabrice Mulheim est un artiste protéiforme, peintre et sculpteur. Galeriste à Biarritz près de la grande plage, il observe la vie de ses compatriotes qu’il croque avec humour et acidité dans des bandes dessinées. Il y a du Roland Topor et du Jean-Michel Ribes chez Mulheim. Il y a du Téléchat et du Palace. Surréalistes et décalées, les aventures de Jack, dont c’est ici le deuxième tome, totalement indépendant du premier, proposent une vision caustique de la politique locale. Ceux qui ne la connaissent pas liront une histoire déjantée, ceux qui en ont les clefs jouiront, comme Madame de Sussex, d’un petit truc en plus. C’est du grand n’importe quoi organisé. Les promoteurs, les loueurs de « Errebihainebi » (Tiens, on lit « Haine » dans « Errebihainebi »), la religion, Elise Lucet, Elon Musk, tout le monde en prend pour son grade. L’histoire ne dit pas si Mulheim a envoyé son album à ces deux derniers.

Il faut sauver l’Hôtel du Poulet… n’est pas qu’une satire de la politique locale. Son aura est bien plus internationale. Vous ne mangerez plus de la mayo comme avant. Et l’avenir risque d’être pimenté ! Aussi original que drôle.
One shot : Il faut sauver l’Hôtel du Poulet…
Genre : Aventure humoristique décalée
Scénario, Dessins & Couleurs : Fabrice Mulheim
Éditeur : Zortziko
ISBN : 9791095492788
Nombre de pages : 58
Prix : 15 €



