Les fureurs du ciel
« -Va t’asseoir avec les autres, toi !
-C’est bon ! Tous ceux qui peuvent marcher sont là !
-On s’en va ! Plus vite on sera au rendez-vous, plus vite on les vendra et plus vite on sera payés !
-En avant, esclaves ! Dites adieu à votre cité, c’est la dernière fois que vous la voyez ! »
Après la destruction de la cité d’Osiris par une pluie de météorites, Tanis est prostrée. Elle ne mange pas, elle ne dort pas. Elle est tenue pour responsable des malheurs qui se sont abattus sur la tête des habitants et considérée comme dangereuse. A présent, il va falloir reconstruire, rebâtir un grand temple à la gloire d’Osiris, pour continuer à dominer l’Egypte en son nom. Mais les esclaves ont presque tous été tués. Alors que certains envisagent d’acheter des hommes auprès des Aryanas (et d’abord avec quel argent ?), Ashéra est en colère. Pour elle, si la colère divine s’est abattue, c’est parce que d’autres humains avaient été réduits en esclavage, tout ça à cause de ce soi-disant Osiris et de sa compagne Tanis. Ce dont personne ne se doutait encore, c’est qu’ils allaient être assiégés dans la nuit et se trouver eux-mêmes réduits en esclavage. Voici les survivants escortés à travers le désert, avec parmi eux une Tanis hagarde, pour être exploités ou vendus aux Maîtres de la Mer Salée.

Les malheureux et leurs geôliers allaient rapidement se trouver confrontés à des phénomènes énigmatiques. Après plusieurs jours de marche, les monts Edom devaient devenir le soulagement de pouvoir se rafraîchir dans un point d’eau qu’un orage allait transformer en torrent, faisant de nombreuses victimes. Des pierres ont volé dans le ciel, détruisant des rocs et laissant apparaître des statues de déesse qui ont bloqué les flots. Pendant que Tanis est glorifiée pour avoir provoqué le phénomène, Ashéra n’y voit que l’œuvre de démons pour que leur torture continue. Le lendemain, les statues ont disparu. La route va reprendre et les mystères se répéter. Arrivés en bord de mer, la troupe fait face à une étrange tempête de sel. Des géants de pierre semblent protéger Tanis. Sauveuse ou maudite ? Ashéra est convaincue qu’elle est responsable de tous les malheurs. Quel destin attend les survivants d’Osiris ?

Tanis, la jeune femme aux cheveux blancs, est-elle protégée des Dieux ? Les morts s’accumulent autour d’elle. Alors qu’elle a une panthère noire, ferait-elle office de chat noir ? Elle ne se remet pas de la disparition de Sépi après avoir sombré dans la folie du masque maudit d’Osiris. Valérie Mangin, Denis Bajram et Stéphane Perger racontent les aventures d’une égyptienne atypique, ni super-héroïne, ni anti-héroïne. Provoque-t-elle les événements ? Est-elle protégée ? Elle a l’air de subir. Dans tous les cas, elle souffre en son for intérieur. Mangin et Bajram la mettent au cœur des événements, dans des situations inhabituelles pour les personnages de ce genre de bandes dessinées. Stéphane Perger fait des éclats quand les éléments se déchaînent. Ses couleurs sablonneuses font respirer la poussière et la chaleur du pays. Dans le fond et dans la forme, les auteurs parviennent à nous immerger dans le récit comme rarement. On oublie le reste, on est au cœur de l’aventure.

Tanis est l’une des séries les plus prometteuses de ces derniers temps. Elle renouvelle la bande dessinée égyptienne tout en utilisant les poncifs du genre. Comme quoi, quand on est des auteurs talentueux, il y a toujours le moyen d’envoûter et de surprendre encore les lecteurs.
Série : Tanis
Tome : 2 – Le démon de la mer Morte
Genre : Aventure fantastique égyptienne
Scénario : Valérie Mangin & Denis Bajram
Dessins & Couleurs : Stéphane Perger
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808510967
Nombre de pages : 64
Prix : 17,50 €



