Ses biens chers frères, ses biens chers sœurs…
« -Depuis combien de temps êtes-vous installés à Dolores City ?
-Un peu plus d’un an.
-Ah ! Le temps file si vite ! Vous vous êtes parfaitement intégrés. Les enfants adorent votre femme et votre petite Ingrid est la plus douce des enfants.
-J’ai beaucoup de chance.
-Vous êtes un homme peu loquace, Bill.
-L’air est sec par ici, inutile de perdre de la salive en paroles.
-Hé hé ! J’avoue qu’au départ, j’étais très méfiant vis-à-vis de votre nomination. Votre réputation était sulfureuse ! Mais force est de constater que l’ordre règne. Et c’est grâce à vous !
-Je n’ai fait que mon boulot.
-Certes ! Mais avec une efficacité redoutable. Plus aucun desperado n’ose se montrer en ville. C’est pourquoi j’ai une proposition à vous faire. »
Wild Bill, Calamity Jane et Charlie Utter ont posé leurs valises entre Californie et Nevada, à Dolores City. Si Calamity se distingue par ses beuveries, Charlie est postier et Wild Bill Hickok arbore une étoile de shérif. Sa femme est l’institutrice de la ville. Ce soir, le couple est invité à dîner chez les Coleman. L’industriel a une proposition à faire à Wild. L’exploitation de Borax est en plein essor. Il ouvre de nouvelles mines et va devoir s’absenter souvent. Il lui faut un homme de confiance sur place pour assurer ses arrières. Contre toute attente, malgré un salaire et un encadrement assurés, Wild Bill refuse. Il a trop à faire avec son poste de gardien de la loi.

La relative quiétude de la ville ne va pas tarder à voler en éclats. Voici que débarquent Charles, Catherine et leur oncle Louis. Ils ont racheté le ranch W et viennent s’installer dans un coin isolé de la commune pour élever dix têtes de bêtes à cornes. La population ne se doute pas que c’est ce petit groupe qui, quelques jours plus tôt, a braqué un train en compagnie d’autres desperados, tuant allégrement quiconque oserait les empêcher de repartir avec le contenu du coffre-fort. Ce qu’eux, les bandits, n’avaient pas prévu, c’est que Cath allait retrouver dans la rue quelqu’un dont elle a bien l’intention de se venger. Le problème, c’est que ce n’est pas n’importe qui dans la ville.

Comme à son habitude, Thierry Gloris écrit une histoire avec une encre de poussière et de sang. Loin des westerns édulcorés comme on peut en lire tant, Wild West semble beaucoup plus proche du Western Reality, avec ses meurtres sanglants, ses hold-up et ses viols. Il n’y a pas beaucoup d’enfants de chœur. N’est-ce pas, Monsieur le Pasteur ? Rédemption est une histoire de vengeance, mais aussi une mise en garde sur l’endoctrinement des foules. Sur des paroles facilement crues, des hommes peuvent devenir des barbares dans la certitude du bienfait de leurs actes. Tout ne fait que commencer dans cette première partie d’un nouveau diptyque. On verra bien comment ça va se dérouler dans la suite. Avec le scénariste Gloris, tout peut arriver à tout le monde. Certains vont y laisser des plumes. Bien malin celui qui pourra dire qui.
Jacques Lamontagne ensauvage l’épisode, plutôt citadin, avec son trait réaliste et ses visages qui se rapprochent de plus en plus des personnages de Norman Rockwell.

La rédemption est l’action de racheter ou de se racheter au sens religieux ou moral. Dans Wild West, toutes les rédemptions sont bonnes à prendre, encore faut-il avoir l’occasion et la volonté de le faire. Dans Wild West, la vengeance est un plat qui se mange à toutes températures.
Série : Wild West
Tome : 5 – Rédemption
Genre : Western
Scénario : Thierry Gloris
Dessins & Couleurs : Jacques Lamontagne
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808506618
Nombre de pages : 48
Prix : 15,95 €