La guitare en bandoulière
« Il ne faut pas oublier que, malgré tout, la musique est un domaine secondaire pour moi. » (Marcel Gotlib)
« Il ne faut pas oublier que, malgré tout, la musique est un domaine secondaire pour moi. » Quel menteur, ce Marcel Gotlib ! La musique est quasi-omniprésente dans l’œuvre du dessinateur. De la chanson française à la pop anglaise, du rock au folk, les goûts éclectiques de l’auteur de Gai-Luron et Pervers pépère se retrouvent dans la majeure partie de ses histoires. Guitariste à ses heures perdues, il dessinait en musique quand il ne pouvait pas tenir son instrument parce qu’il avait un crayon dans les mains. Dès ses premiers croquis dans le cours de Georges Pichard en 1953, il représentait Fats Waller et son piano-jazz.

Ariane Gotlieb a ouvert à Arnaud Le Gouëfflec les archives familiales, dénichant photos et dessins très rarement vus, qui s’intercalent dans ce petit livre avec des planches ou des illustrations plus connues, toutes sur le thème de la musique évidemment. En 1974, Hamster Jovial se blesse en jouant de la flûte à bec autour d’un feu de camp. Gotlib voue une passion inconsidérée pour Georges Brassens. Pour Pierre Perret, il dessine tout un tas de zizis dans le livret des vingt ans de chansons de l’auteur-compositeur. Quand il veut faire découvrir les Beattles à sa fille, celle-ci lui répond qu’ils ont tout pompé. Elle avait entendu la reprise de « Yesterday » par Richard Clayderman. Gotlib parodiera la couverture d’Abbey Road en faisant traverser le passage piéton à Hamster Jovial et ses louveteaux.

Avec Gotlib, même si Brassens l’émeut, rien n’est jamais vraiment pris au sérieux. Dans ses illustrations musicales, c’est comme dans ses BD. Superdupont chevauche un coq sur la couverture d’un 45 tours du Grand Orchestre du Splendid. Gotlib admire Frank Zappa et Spike Jones dans la déconnade musicale. Il vénère aussi le rock et toutes les sortes de choses qui gravitent autour. Les années 70, c’est également l’époque de la libération sexuelle. Rhââ Lovely en témoigne. Mais dans le « sex, drugs and rock n’roll », Gotlib n’a jamais touché à la drogue. Il disait avoir trop la trouille pour ça. On l’a dit la musique est omniprésente dans l’œuvre du maître. Et s’il la louait, il est toujours une icône pour de nombreux artistes d’aujourd’hui comme Thomas Dutronc, M ou Camille.

Arnaud Le Gouëfflec signe un vibrant hommage à l’un des auteurs majeurs de la BD du XXème siècle et à sa passion pour la musique. En début de livre, un QR code permet de se plonger dans l’univers musical de Gotlib. Loin d’être des bouquins futiles, les jolis p’tits cultes de Fluide glacial forment une collection d’histoires d’amour.
Série : Les Jolis p’tits Cultes
Titre : 3 – Gotlib et la musique
Genre : Ouvrage d’étude
Scénario et dessins : Gotlib
Textes : Arnaud Le Gouëfflec
Éditeur : Fluide glacial
ISBN : 9791038208353
Nombre de pages : 72
Prix : 9,90 €