Maria et Christian sont des cracks !
« -Allez, mes vikings, on raccroche le peloton !
-On n’y arrivera jamais, y sont trop loin.
-Le viking, il a envie de raccrocher, c’est sûr ! On est nuls, c’est tout ! Devant, c’est des pros, ils pédalent toute la journée ! «
Les nouvelles du Pouziou libre sont plus fraîches que la face de poire défraîchie de Christian Bodin. Le canard annonce que le Tour de France invite une équipe de cyclistes amateurs à participer à la course. Toutes les candidatures de minimum quatre coureurs sont acceptées. L’équipe tirée au sort recevra une prime de 50 000 euros, si au moins un des coureurs termine la course. Il n’en fallait pas moins pour motiver le fils de Maria. Si ça peut remettre de l’essence dans l’moteur, les Bodin’s vont le faire, ce Tour de France. Maman, qui a fréquenté Eddy Merckx, l’un des plus grands grimpeurs dans tous les sens du terme, appelle l’ancien champion. Elle l’appelle pour avoir un petit coup de piston…moyennant chantage. Il ne reste plus qu’à recruter les trois zigotos qui pédaleront aux côtés de Christian pendant que Maria conduira le tub Citroën d’assistance qui sert de bétaillère au père Lachèze.

Pour ses champions, Maria a dessiné grosso modo le parcours de la course. Le ch’ti départ, c’est dans l’Nord. On passera par la Normandie, la Bretagne, la Vendée et la Gironde avant de se taper les cols des Pyrénées et des Alpes. S’agira pas d’avoir du fromage mou dans les guiboles et faire gaffe au soleil qui va taper sur la cafetière. L’arrivée est à Paname. Faudra penser à rapporter une p’tite tour Eiffel à Lucette. Dans son camion surmonté d’une gigantesque buche représentant un fromage Sainte-Maure-de-Touraine, Maria va prendre soin de sa troupe avec la gouaille et le style qu’on lui connaît. Pas question pour eux de s’arrêter dans les domaines viticoles. Pour les nourrir avec de bons légumes, elle va les cueillir dans les pissotières de la course. Merci le dopage ! Maria est prête à tout pour faire gagner sa fine équipe. L’arrivée à Paris vaut son pesant de cacahouètes.

Les Bodin’s sont de retour en bande dessinée grâce à Fred Coicault. Le duo créé par Jean-Christian Fraiscinet et Vincent Dubois écume depuis déjà presque 30 ans les plus importantes salles de France et de Navarre avec leur ferme grandeur nature. Les comédiens ont confié leurs personnages au dessinateur depuis deux albums déjà. Coicault s’est approprié l’univers avec un immense respect. On retrouve la verve des dialogues. La mère et le fils sont dynamisés et dynamités dans un graphisme humoristique franco-belge du meilleur cru. Coicault ne néglige aucun détail. Il laisse à voir dans tous les coins de case. Cerise sur le gâteau, l’intro et la conclusion sont de merveilleux hommages à Goscinny et Uderzo.

Loin des albums-commandes d’humoristes, Les Bodin’s sont les héros d’une véritable aventure à gags. Ils auraient pu jouer aux côtés de Bourvil dans le film Les Cracks d’Alex Joffé. A la place, ils sont dans cette histoire qui ravira tout autant les lecteurs de BD que leurs spectateurs fidèles.
Série : Les Bodin’s
Tome : 2 – Les Bodin’s font leur tour
Genre : Humour
Scénario & Dessins : Frédéric Coicault
Couleurs : Sophie David
Éditeur : Jungle/M6
ISBN : 9782822239325
Nombre de pages : 48
Prix : 11,95 €