A la rencontre de la grande initiative verte panafricaine
« -Je m’appelle Elodie Arrault. Il y a quelques mois, s’est achevé un grand voyage que j’ai longuement préparé. J’ai souhaité traverser l’Afrique de Dakar à Djibouti, de la côte Atlantique jusqu’à la Mer Rouge… Un voyage de plus de 8000 km à pied, à vélo ou en chameau… Pourquoi ? Il y a là-bas un immense projet de lutte contre la désertification que je voulais voir, et de fait, il a changé ma vie. »
Elodie Arrault a découvert l’Afrique il y a trente ans. Elle habite en France. En quelques années, elle a construit une famille, qui s’est déconstruite. Après ce virage, elle a eu le courage de tout recommencer. Elle est retournée au lycée agricole pour suivre une formation en oléiculture et s’est remise au sport. Elle a travaillé pour une ONG qui s’est mise à nettoyer les côtes pour préserver le lieu de reproduction des oiseaux migrateurs, de France jusqu’en Mauritanie. Elle a rencontré Pierre Rabhi, chantre de l’écologie et de la sobriété heureuse. Ça a été un déclic. Elodie décide alors de se dépouiller, de se mettre au service des autres et de la Terre. Un jour, elle a eu vent de l’existence de la Grande Muraille Verte.

Le projet consiste à lutter contre l’avancée du désert en plantant des arbres sur 15 km de large et 8000 km de long entre Dakar au Sénégal et Djibouti, en passant par La Mauritanie, le Mali, Le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan, l’Ethiopie et l’Erythrée. Avant d’aller rencontrer les acteurs du projet, Elodie a cherché à comprendre les enjeux et les problématiques. Elle s’est formée pendant le Covid à l’agroécologie. En septembre 2022, elle a 51 ans, elle est prête pour le grand départ, seule, prête pour un voyage engagé, mais aussi un voyage introspectif. Elle va parcourir 8000 km à pied, en vélo ou à dos de chameaux. Elle va devenir l’une des ambassadrices de la muraille verte en faisant le lien entre les ONG travaillant sur place. Avec dans ses bagages des livres de Théodore Monod, Elodie va faire face à des conditions climatiques exigeantes, rencontrer des gens qui vont lui apprendre des choses et d’autres qu’elle va initier, et elle va même tomber amoureuse. Elle finira son voyage en croisant sur la côte Est la triste réalité des migrants. Mais ça, c’est déjà une autre histoire.

Joël Alessandra met en images l’expédition passionnante d’Elodie Arrault. Le dessinateur aquarelliste a déjà posé ses carnets de voyage en Afrique subsaharienne. Il apporte ici une touche artistique au parcours de cette française hors du commun, le genre de personnes de l’ombre, à l’écart des medias, qui donnent tout ce qu’ils ont au profit d’un idéal écologique nécessaire à la survie de la planète. Les paysages africains d’Alessandra sont plus que des immersions. Ce sont des invitations au voyage. La lumière des soleils couchants ou les brumes de chaleurs, la poussière des pistes sauvages ou les zones humides urbaines, les jardins potagers ou les manguiers gargantuesques, toutes ces images donnent l’impression qu’on a vu tout ça de nos yeux vus.

Dadji, c’est le nom de l’oseille de Guinée, race d’hibiscus dont les fleurs servent à fabriquer le bissap, boisson rouge traditionnelle. Les feuilles sont consommées en légumes pour soupes et sauces et les graines donnent de l’huile. La plante est exploitée intégralement. C’est donc un symbole de vie, de nourriture, de nourrissage. C’est un symbole fort synthétisant tout ce qui se passe sur la panafricaine.
Afrique, Engagement physique, amour de la nature et aventure sont les quatre piliers sur lesquels Elodie Arrault a fondé son voyage. Joël Alessandra concrétise tous ces moments qui n’appartenaient qu’à elle et que tous deux nous partagent dans cet album à ranger à côté du roman de Jean Giono : L’homme qui plantait des arbres. Elodie voyage, Elodie marcotte. Son expédition ne fait que commencer.
One shot : Dadji De Dakar à Djibouti
Genre : Reportage
Scénario : Elodie Arrault
Dessins & Couleurs : Joël Alessandra
Éditeur : Futuropolis
ISBN : 9782754841658
Nombre de pages : 224
Prix : 26 €