Patrouille tous-risques
« -Salut les pioupious ! Qu’est-ce que vous faites de beau ??
-Salut Cheffe Sandy ! Boun a ingéré deux cerises et il essaie désespérément de faire un nœud avec leurs queues.
-Avec les cerises entières ?! Il y arriverait plus facilement s’il n’avait pris que les queues.
-Ah oui, pas bête !
-Boun, crache les noyaux !… Euh… Je crois que c’est trop tard…
-Hrrrr…
-Oh mon dieu ! Il s’étouffe avec les noyaux de cerises !! »
Au Camp Coyote, il y a des accidents graves tous les jours… ou presque. C’est donc avec émotion que le chiffre 1 va être accroché au panneau indiquant le nombre de jours écoulés depuis la dernière catastrophe. Rassurez-vous… ou pas… ça ne va pas durer. Le jeune scout Œuf Pourri pourra le raconter à ses petits-enfants, s’il en a un jour, ce qui n’est pas gagné vu là où il s’est fait mal la dernière fois. Le Chef Orignal demande un volontaire pour accrocher solennellement le panonceau en haut du mât, sinon Chef Jean-Claude, le poulpe, se chargera de désigner un candidat, lui qui a tendance à confondre désigner et dévorer. Du coup, tout le monde va se bousculer au portillon. Cette mésaventure du panneau des accidents graves est la première des dix péripéties subies par les scouts du Camp Coyote.

On connaissait la patrouille des Castors et plus récemment celle du Faucon. Il y a aussi eu celle des Libellules, plus trash. Les scouts du Camp Coyote renouvellent le genre dans une ambiance… disons… décomplexée. Tous les coups sont permis, surtout ceux qu’il se prennent sur la tête : coups durs et coups du sort, coups de bambous et coups bas. Cora, Boun, Gabi et Œuf Pourri sont sous les ordres des chefs du camp. Parmi eux, Sandy est la seule humaine, Coyote est un coyote, Koala est un koala, Orignal est un orignal et Jean-Claude, on l’a dit, est un poulpe. Tout au long de l’album, ils vont avoir à faire avec des moustiques, une momie, un vampire, des ratons, un voyageur temporel, des orties, de l’orage et toutes sortes de joyeusetés.

Marc Dubuisson n’épargne rien à ses petits héros. Les enfants de South Park auraient très bien pu se retrouver dans ce camp scout, ou à l’inverse les scouts dans l’école de la ville américaine. Si South Park est trash et grossier, Camp Coyote est parfois trash mais jamais grossier. On reste dans du tout public… à partir de 9-10 ans quand même. Au dessin, Paka, que l’on a connu avec Roger et ses humains scénarisé par le youtubeur Cyprien, dynamite la sauce. Il y a quelques accents manga, juste ce qu’il faut. Le dessinateur n’hésite pas à faire dépasser les personnages des cases pour les mettre en avant. Les couleurs de BenBk pimentent l’ensemble avec tout le talent qu’on lui connaît. Souhaitons à Camp Coyote le même succès que Les p’tits diables.

Camp Coyote est réalisée par un trio de sales gosses qui donnent un grand coup de pied dans la fourmilière de la BD humoristique. Ils mettent le foutoir chez Albin Michel pour notre plus grand plaisir.
Série : Camp Coyote
Tome : 2 – Sang dessus dessous
Genre : Humour
Scénario : Marc Dubuisson
Dessins : Paka
Couleurs : BenBk
Éditeur : Albin Michel
ISBN : 978226484826
Nombre de pages : 48
Prix : 12,90 €