Merveilleuse adolescence 90’s
« -Kes’ y a ?
-Hein ?
-Haaan, y t’a dit va niquer ta mère.
-Quoi ?
-Tu m’as dit va niquer ta mère ?!
-Non ! Non !
-Haaan, Kader ! Il a dit, ta mère c’était une pute !
-Ah ! Non non non !!!
-Je vais te niquer ta mère, fils de pute !
-Toi, t’es mort à la sortie. »
Bienvenue dans le monde merveilleux de l’adolescence. Après son enfance dans Petit journal d’un gros fragile, Jonathan Munoz nous invite dans son adolescence. Tout commence en 1996. Jonathan a douze ans et entre en 6ème. C’est l’époque du Roi Lion, de Toy Story, d’Independence Day, des Spice Girls et de Eels. L’innocence s’évade. La cruauté de la vraie vie s’invite, tout d’abord avec les gros durs et simples d’esprits du collège. Même les gens cools sont là pour se foutre de votre gueule. Quand on porte des vêtements de chez Tati, Carrefour ou Emmaüs, ça prête aux railleries. Pour autant, ce n’est pas parce qu’on va arriver un jour avec des Nike que ça va changer les choses.

1997, Jonathan oublie de composter son ticket dans le bus et vole à la « Fnic ». Hou Hou Hou ! Le délinquant ! 1998, Papa meurt parce qu’il a été irradié quand il travaillait à l’usine. Jusqu’à présent, Jonathan était dans un monde où la mort n’existait pas. Aujourd’hui, elle laisse un si grand vide… que Papa avait pris le temps de remplir avant de partir. 1999, c’est l’année de découverte de la branlette et du premier flirt. Jonathan passe de l’âge bête à l’âge bite. 2000, c’est le lycée, les gros seins de Laurie Molasti et le théâtre. Jonathan a les cheveux longs et explore de nouveaux territoires à conquérir. Au fil des années, Jonathan découvre la sexualité mais trouver le diplôme du bac, ça va être une autre paire de manches.

Sous les couleurs d’Anne-Claire Thibaut-Jouvray, Jonathan Munoz signe une bande dessinée autobiographique dans laquelle de nombreux lecteurs se retrouveront, même s’ils n’ont pas forcément le même âge que lui. Au travers d’anecdotes tendres, drôles et émouvantes, Munoz ne cache rien de son adolescence, même les moments les plus intimes ou les plus gênants. Il réinvente le journal intime. Il en profite également pour rendre le plus bel hommage qu’un enfant peut rendre à son papa. Et alors qu’on pensait avoir tout lu, l’épilogue est un moment d’émotion inattendu, un tour de magie.

Le chemin entre l’enfance et la vie d’adulte est un labyrinthe qui passe par l’adolescence. Les plus chanceux auront pu s’en évader pour ne jamais devenir adulte. C’est peut-être ça être auteur de bande dessinée d’humour, quand « l’âge bête » reste pour l’éternité.
One shot : L’âge bête
Genre : Humour émotion
Scénario & Dessins : Jonathan Munoz
Couleurs : Anne-Claire Thibaut-Jouvray
Éditeur : Fluide glacial
ISBN : 9791038207172
Nombre de pages : 56
Prix : 13,90 €