La bonne aventure
« -Laissez-moi voir ! Je sens que vous êtes grande voyageuse… Mais le voyage n’est pas fini. Il y aura des tempêtes avant que votre bateau n’arrive au port ! Faites attention aux pirates, madame !
-Cécile, tout va bien ?
-Le quartier n’est pas des plus sûrs. Rentrons ! Au domaine, cocher !
-Tu as vu cette fille ? Elle était tellement… spéciale ! »
Hiver 1692. Cécile de Saint-Béryl est accostée par une diseuse de bonne aventure dans la rue. Celle-ci lui prédit un voyage plein de tempêtes et la met en garde contre d’éventuels pirates. La bohémienne s’esquive aussitôt. Cécile réalise que sa bourse a disparu et part illico à ses trousses. Peine perdue, ce n’est pas elle qui l’a subtilisée. La gitane en profite pour compléter sa prédiction en ouvrant la main de Cécile. « Derrière les masques, se cachent des complots. » La voyante s’appelle Céleste. Elle sait que Cécile aide les pauvres gens depuis le début de l’hiver. Elle sait aussi qui a volé la bourse et négocie avec le chapardeur pour la rendre à sa propriétaire. Les deux femmes se lient d’amitié et Cécile propose à Céleste de l’héberger. Mais quelqu’un qui prédit l’avenir et tire les cartes, ça pourrait en déranger certains à la cour.

Georges de La Tour en a fait une huile sur toile vers 1635. Les diseuses de bonne aventure ont commencé à proliférer dès la fin de l’Antiquité, même si leur origine se situe concrètement au sixième siècle, en Thrace, au Sud de l’actuelle Bulgarie. Elles sont issues des peuples Roms et Tziganes. Elles prédisaient l’avenir de façon plutôt énigmatique à des non-gitans par la chiromancie (les lignes de la main), la thédomancie (les feuilles de thé), la cartomancie et la cristallomancie (la boule de cristal). Sous le prétexte à gruger et délester le naïf, elles exerçaient leur art, se forgeant ainsi des réputations de voleuses.

Carbone et Cee Cee Mia forgent leur nouveau complot autour de cette « profession » à part. Céleste est une diseuse de bonne aventure, mais n’est pas une voleuse, tout du moins pas avec Cécile qu’elle estime et respecte pour ses aides aux nécessiteux. Titre de la série oblige, la cartomancienne va mettre à jour un nouveau complot à Versailles. Les scénaristes respectent le pitch originel tout en trouvant encore une fois un nouvel angle historique d’approche, agrémentant l’univers de nouveaux personnages de fiction tout à fait plausibles.La dessinatrice Mara Angelilli prend de l’assurance et commence à sortir des stéréotypes pour assurer un jeu théâtral qui lui est propre.

Complots à Versailles est une série à intrigues permettant d’aborder l’Histoire par un angle tout aussi instructif que ludique et divertissant, essentiellement grâce à ses scénaristes qui ont su transposer puis s’affranchir de l’univers précis de la romancière Annie Jay.
Série : Complots à Versailles
Tome : 10 – La demoiselle aux cartes
Genre : Aventure historique
Dessins & Couleurs : Mara Angelilli
Scénario : Carbone & Cee Cee Mia
D’après : Annie Jay
Éditeur : Jungle
Collection : Miss Jungle
ISBN : 9782822242042
Nombre de pages : 56
Prix : 13,50 €