Tiens, tiens, voilà du Tintin !
« Les aventures de Tintin exercent sur moi un tel pouvoir de rêverie qu’il m’arrive parfois d’en percevoir les échos loin des albums, en surfant sur les réseaux sociaux, à l’écoute des infos à la radio, en feuilletant des journaux, au détour d’un roman, d’un essai, d’une BD, en contemplant une affiche, un tableau… » (Albert Algoud)
Albert Algoud est un tintinologue émérite. Professeur de français, écrivain, homme de radio et de télévision, Tintin l’a accompagné dans toute sa carrière et dans sa vie de tous les jours, percevant çà et là les échos des albums dans des trouvailles totalement décrochées, en surfant sur le net ou en farfouillant dans des vides greniers. Algoud fait coïncider dans ce livre fiction et réalité, démontrant que l’œuvre de Hergé est d’une exceptionnelle et mystérieuse complexité. Tous ces documents qui se sont mis en travers de sa route, Albert Algoud les présente en les accompagnant de questions pertinentes et de révélations inédites sur les aventures de Tintin et ses amis. Hergé aussi passe lui-même à la moulinette Algoud.
Un pantin de Tintin en kilt, la photographie d’un écossais datant de 1929, des Dupont signés Jean-Paul Gaultier et le tableau d’un berger de la région du Loch Lomond soulèvent la question : Tintin porte-t-il un slip sous son kilt ? Un touffu chapitre revient sur « Tintin avant Tintin ». On découvre que Hergé a certainement lu Benjamin Rabier. Dubout lui aurait peut-être inspiré la Castafiore. Algoud détaille toutes les sources d’inspiration qui ont pu mener à la création de tel ou tel personnage. Dans le chapitre Tchang après Tchang, l’auteur met en doute l’identité de l’individu venu retrouver Hergé en Belgique en 1981. Désolé, Mr Chang, L’enfer chinois et Le Niakoué est amoureux sont autant de romans de gare aux couvertures marquantes qui ont donné envie à Algoud de creuser le sujet. Les chapitres défilent ainsi, avec parfois le petit côté provocateur de l’auteur. On savait qu’il avait remis en doute l’identité sexuelle de la Castafiore. Il se demande ici ce que faisait Nestor entre septembre 43 et avril 44. Aurait-il revêtu l’uniforme SS ? L’auteur du Petit Haddock illustré apporte également du nouveau sur les jurons du marin, avant de conclure par un conte de Noël véridique.
On sait depuis des années que Tintinimaginatio (ex-Moulinsart) n’autorise pas l’utilisation de visuels issus des albums d’Hergé. C’est pour ces problèmes de droits que tous les ouvrages paraissant sont illustrés par une iconographie générique, les souvenirs des lecteurs faisant apparaître les images des albums comme par magie. Ici, Albert Algoud a la géniale idée d’inventer le concept des cases fantômes. Il invite les lecteurs à scanner, photocopier, recopier, colorier, photographier ou découper les vraies cases pour les coller dans les espaces prévus à cet effet. On ne sait si certains le feront, mais c’est en tous cas très drôle.
De tous les rédacteurs tintinologues, Albert Algoud est à la fois le plus tendre et le plus loufoque. Chacune de ses hypothèses est cependant fondée sur des théories démontrées. La vraie vérité sur Tintin ne déroge pas à la règle. Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.
Titre : La vraie vérité sur Tintin
Genre : Ouvrage d’étude
Auteur : Albert Algoud
D’après l’œuvre de : Hergé
Éditeur : Hugo Desinge
ISBN : 9782755678055
Nombre de pages : 80
Prix : 14,95 €