Arsène Lupin à New-York
« -Sacré caillou, n’est-ce pas ? Cet Openthal peut se vanter d’avoir tiré le gros lot. Dites-moi… Vous feriez quoi vous, avec un tel diamant ?
-Humm… Je le placerais sous bonne garde avant toute chose. A l’abri des malfaiteurs…
-Pour sûr ! Vous allez voir le défilé de policemen, cela nous promet de l’agitation. Ce monde est fou. Tout ce remue-ménage pour une breloque en verre, finalement. »
En coiffant cet homme dans son Barber Shop de New-York, ce barbier ne se doutait pas qu’il était en train de refaire une beauté à l’un des plus grands escrocs que le monde ait pu connaître. Il s’agit de Mister Crook. Il file entre les doigts de la police depuis des années, parvenant toujours à s’évanouir avec son butin par on ne sait quelle diablerie. Si les forces de l’ordre sont à nouveau sur le qui-vive, c’est parce que le Mangaza, plus gros diamant du monde découvert par le célèbre explorateur Sigmund Openthal, débarque dans la ville. Nul doute que le transfert risque de susciter bien des convoitises. Les forces de l’ordre vont devoir déployer un dispositif de sécurité exceptionnel. Ce n’est pas ça qui va impressionner Mister Crook, qui est loin d’en être à son coup d’essai.
Usant de divers pseudonymes, changeant de visage grâce à divers postiches, moustaches, barbe, chapeaux, lunettes et autres artifices, Crook est un Arsène Lupin international. Dans un New York des années 30, il tente de mettre la main sur un diamant inestimable venu d’une mine du Botswana. Crook ne se contente pas pour autant de ne faire que dans le grand banditisme. Chaque acte de sa vie quotidienne est prétexte à arnaquer son prochain. Le barbier peut toujours envoyer la note. Peu de chance qu’il soit récompensé de sa prestation. Aux champs de courses, quiconque croisera Crook verra son ticket gagnant disparaître. Le Capitaine Jenny Holson peut bien tenter de mettre sous les verrous l’ennemi public numéro 1, il perd son temps. Crook devrait plutôt se méfier de Blackheart. Cette femme de la pègre américaine a de vieux comptes à régler.
Il y a des bandits qu’on adore détester et il y en a d’autres qu’on a envie de voir réussir leurs coups. Mister Crook est de ceux-là. Jérôme Tillard s’inspire d’Arsène Lupin pour écrire un Ocean’s eleven 2.0 à un seul et unique voleur. La première partie du récit, après avoir posé rapidement les événements, s’attarde sur la personnalité de l’anti-héros qu’est Crook. La suite met en scène l’arrivée du Mangaza sur le nouveau continent, avant d’apprendre comment le personnage a développé sa stratégie bien en amont. On vibre, on se demande comment il pourrait arriver à ses fins. Réussira-t-il ? Dans une ambiance proche du sépia, le dessinateur Romain Blais fait de Crook un grand type dégingandé qui se déplace à la manière d’un acteur de théâtre ou de ces personnages de dessins animés sortis des premiers studios outre-Atlantique. Avec un physique proche de celui de Popeye, l’ambiance américaine fin du premier tiers du XXème siècle est assurée.
Une pose victorieuse sur un piédestal comme la statue de la Liberté, un point d’exclamation à la suite de son nom, Mister Crook est un personnage original, dans tous les sens du terme. Espérons que cette aventure ne soit que la première d’une longue série.
One shot : Mr.Crook !
Genre : Thriller/Polar
Scénario : Jérôme Tillard
Dessins & Couleurs : Romain Blais
Éditeur : Paquet
ISBN : 9782889324255
Nombre de pages : 72
Prix : 17,50 €