Pas de farniente pour Ric
« -Un Pouss-pouss et un Ptipo, s’il te plaît, Monsieur !
-La… La première communiante ! Alors comme ça, chère brebis égarée, tu es venue toute seule jusqu’à l’autel ? Il doit y avoir un bon dieu pour les méchants ! Laisse ta monnaie, mon enfant ! Ce n’est pas l’heure de l’offrande mais celle de la confession !… La confession de ton paternel ! »
Août 1968. Pendant que le commissaire Bourdon se morfond à Paris, Ric Hochet et Nadine font bronzette sur une plage du Calvados. Pendant que sa blonde qui semble moins l’intéresser que les dernières nouvelles de La Rafale, Ric se voit proposer l’idée de se faire enterrer vivant. Rassurez-vous, c’est juste Béatrice, une gamine d’à peu près huit ans, qui propose de lui recouvrir le corps de sable. Pendant qu’elle s’amuse, elle apprend à Ric que sa mère est décédée et que c’est son père qui l’a cachée au fond d’un grand trou. Apparemment, il fait ça souvent. De quoi intriguer le journaliste détective. Quand la petite s’éclipse pour acheter une glace auprès d’un marchand ambulant, elle manque de se faire enlever par celui-ci. Heureusement, Ric bondit. S’ensuit une course-poursuite Ric-Béa contre une bande de tueurs. Que veulent-ils à la fillette ? N’y aurait-il pas un rapport avec l’activité étrange de son père ?
Après une enquête dans le milieu de l’hippisme, voici Ric Hochet en bord de mer, pour quelques jours de vacances. Enfin, c’est ce qu’il croyait. Il y en a qui attirent les moustiques, lui est un aimant à malfrats. La probabilité pour qu’il se repose sur la même plage qu’une enfant recherchée par des bandits était infime. Mais n’est pas héros de BD qui veut. Zidrou et Van Liemt l’ont bien compris en remettant au goût du jour déjà depuis sept albums le mythique personnage créé et animé pendant soixante-dix-huit albums par Tibet et Duchâteau. Leur idée de génie a été de justement, ne pas le remettre au goût du jour, mais de l’ancrer dans la fin des années 60, meilleure époque de la série.
Si Simon Van Liemt maîtrise de plus en plus le personnage et la série, on regrette que le scénario de cet épisode manque de consistance. L’intrigue est bien ficelée mais l’histoire tiendrait en dix pages. Second caillou dans la chaussure de l’histoire, le comportement de Ric. Zidrou a beau revendiquer un côté parodique à sa reprise, il y a quand même quelques incohérences dans les agissements du personnage. Ainsi, coller un coup de pelle au « méchant » sur la plage puis jeter son revolver en pleine mer, c’est incongru. De même, s’enfuir avec la petite sur le dos, faite ainsi cible des coups de feu, la met en position de bouclier pour le journaliste. Il se protège ou quoi ? Enfin, le massacre des mouettes dans la poursuite automobile, c’est un peu too much. Heureusement, les bonnes idées contrebalancent. Le chef des bandits a un petit air de Minos, le fameux tueur du film Peur sur la ville, d’Henri Verneuil, avec Jean-Paul Belmondo (qui ne sortira qu’en 1975). Par ailleurs, vous ne mangerez plus une glace à l’italienne comme avant et le final est spectaculaire dans le fond et dans la forme.
Même si cet épisode n’est pas le meilleur du Revival, retrouver Ric Hochet est toujours un bon moment à passer. Divertissant.
Série : Les nouvelles enquêtes de Ric Hochet
Tome : 7 – Crime-sur-Mer
Genre : Polar
Scénario : Zidrou
Dessins : Simon Van Liemt
D’après : Tibet & Duchâteau
Couleurs : François Cerminaro
Éditeur : Le Lombard
ISBN : 9782808211024
Nombre de pages : 48
Prix : 12,95 €