Un baluchon bien lourd
« -Cent ! Ceeeent !!! Tu es rentré !
-Pedro ! Pedrito, mon petit macaque ! Quelle surprise ! Comment vas-tu ? Et surtout, qu’est-ce que tu fabriques ici ? Tu ne devrais pas être à l’école ? »
Au Brésil, en plein cœur de la forêt amazonienne, Cent débarque au village où il est accueilli par son petit frère Pedro, alors que ce dernier devrait être à l’école. C’est du moins ce que croyait Cent, mais on est dimanche aujourd’hui. Il faut dire qu’avec tous les voyages qu’il fait, Cent a un peu perdu la notion des jours. Cent est un grand voyageur. Il parcourt le monde et ça fait rêver Pedro. Cent retrouve son autre frère José et les petites jumelles. Les cinq jeunes sont orphelins. Les plus grands s’occupent des plus petits. Cent a aussi ses amis le cerveau, la caisse et la main, c’est-à-dire Manuel, Rubens et Vasco, trois types dont on ne peut pas dire qu’ils soient étouffés par l’honnêteté. La jolie Amalia tient le salon de coiffure, centre du monde et des potins, Tonio, jeune adulte un peu attardé, y passe le balai. Enfin, il y a Chico, qui ne dit pas un mot. Et pour cause, c’est un petit singe ouistiti, alter ego de Pedro. Cent est comme le fleuve. Parfois il coule avec confiance, force et sérénité, d’autres fois, il est agité, troublé, furieux. Il doit bien y avoir une raison à cela.
Lorsqu’un matin, Pedro va apprendre que Cent est parti avec le bateau de José, il va tenter de le retrouver. Le vieux Tirésias l’amène sur sa barque. Après quelques changements de moyens de transports, le petit va retrouver le grand. Mais il n’y a pas que lui qui le recherchait. Le trio Manuel-Rubens-Vasco est aussi de la partie. Cent a-t-il dit toute la vérité à Pedro ? Qui se cache derrière le soi-disant globe-trotter ? Entre mensonges et déconvenues, toutes les vérités ne sont peut-être pas bonnes à dire. Dans un jeu du chat et de la souris, de la forêt amazonienne à Manaus, Pedro va découvrir le monde des adultes… et ses problèmes d’argent.
Après La terre, le ciel, les corbeaux, Teresa Radice et Stefano Turconi quittent une forêt neigeuse en pleine guerre pour une autre plus luxuriante et décor d’un tout autre type de guerre. Il ne suffit pas d’un théâtre paradisiaque pour vivre dans un havre de paix. On va vite le comprendre, nous, lecteurs, mais surtout Pedro. Comme Dorothy et chacun de ses compagnons dans Le magicien d’Oz, il cherche celui qui apportera des réponses à ses questions. Et lorsqu’il va le trouver, c’est lui qui devra l’aider à s’en sortir. Les auteurs écrivent une quête initiatique. Ce petit brésilien passionné de livres et d’histoires va grandir plus vite que prévu. Il ne sera plus jamais le même après l’aventure qu’il va vivre.
Chaque chapitre du récit porte le titre d’une œuvre célèbre de littérature, ayant un rapport avec les scènes vécues. Du Baron perché à Moby Dick en passant par Le Comte de Monte Cristo, Pedro est l’acteur malgré lui d’événements s’y appariant.
Treize étrange était à l’origine un petit éditeur qui a été racheté par Glénat. Jusqu’à présent, ses albums étaient publiés encore sous label Treize étrange. A l’occasion de leurs trente ans, ce Beau parleur inaugure une nouvelle ligne graphique. Treize étrange devient une collection labellisée, estampillée Editions Glénat.
Road movie, histoire de famille, recherche du sens de la vie, Teresa Radice et Stefano Turconi signent un one shot d’exception, l’une des plus belles odes à la littérature dans un décor hors du commun. Brillant dans tous les sens du terme.
One shot : Le beau parleur
Genre : Quête initiatique
Scénario : Teresa Radice
Dessins & Couleurs : Stefano Turconi
Collection : Treize étrange
Éditeur : Glénat
ISBN : 9782344062401
Nombre de pages : 208
Prix : 22,50 €