La vengeance est un plat… qui se mange
« -Et vous v…voulez quoi ?
-Je vous ai entendue chercher quelqu’un…
-Donnad…
-Shht ! Il y a des noms qu’on ne prononce pas.
-Vous savez où le trouver ?
-Ça se pourrait. Mais c’est une information de grande valeur ! »
Sangre porte en elle la marque des ténèbres. Depuis que son père et son frère ont été assassinés par les écumeurs, et que sa mère a été enlevée le même jour pour en faire une esclave, Sangre a soif de vengeance. La marque la fait souffrir et se nourrit de la violence. Sangre cherche à retrouver sa mère et à éliminer l’un après l’autre les responsables de la tragédie. C’est à Thériasme que la jeune femme fait la connaissance d’Ortho-trois-narines, un humble marin du fleuve qui sait où trouver celui qu’elle cherche à présent, Donnadion. Il lui apprend que le bourreau vit dans un méandre du fleuve, à cinq jours de navigation. Sur un petit archipel sauvage protégé par la mangrove qui abrite des esclaves évadés, Donnadion est devenu un ermite pacifique que les rebelles vénèrent.
Sangre est accompagnée dans sa quête par un grand chien blanc, appelé Loup. D’ailleurs, n’en est-ce pas un ? Elle va par ailleurs retrouver Dame Ydrelène, qu’elle a jadis sauvée. Sangre a également un pouvoir magique : celui de suspendre le temps pendant quelques secondes, sauf pour elle, ce qui lui permet d’agir sur le cours des événements. Cependant, après l’usage du pouvoir, elle perd momentanément la vue. Elle doit donc l’utiliser avec parcimonie et ruse. Arleston a construit comme à son habitude un univers bien cadré, bien borné. Comme dans ses autres séries d’héroïc-fantasy, le concept est fort. Au contraire des autres, celle-ci est bien plus violente. Il n’y a pas l’humour de Lanfeust, mais il y a l’exotisme de Ekhö. Il n’y a pas des petites bestioles mignonnes comme dans Ekhö, mais il y a une véritable quête comme dans Lanfeust.
Stefano Vergani prend la suite d’Arnaud Floch au dessin. Il s’empare du monde de Sangre avec grâce. Ses combats font preuve d’un certain lyrisme. Ils sont chorégraphiés. Vergani amène Sangre vers un destin, dans une mission dont on devine la fin. Mais il n’empêche que l’on vibre pour elle. Associé avec Gloria Vezzaro, Vergani opte pour des couleurs presque pastellisées, avec un petit côté années 70-début 80, comme on en voyait dans des séries comme Nahomi de Crisse.
Avec Sangre, la vengeance est un plat qui n’attend pas pour être mangé. Il ne se mange pas froid. Il se mange, tout simplement.
Série : Sangre
Tome : 4 – Donnadion le béat
Genre : Héroïc-Fantasy
Scénario : Christophe Arleston
Dessins : Stefano Vergani
Couleurs : Stefano Vergani & Gloria Vezzaro
Éditeur : Soleil
ISBN : 9782302098398
Nombre de pages : 56
Prix : 15,50 €