Les vestiges d’un règne
« -Je suis Maître Edouard Glauria de l’office notarial Glauria & Glauria. Monsieur, j’ai une bien triste nouvelle que vient de m’apporter votre cousin ici présent, Jacques de Pouillon-Guérac.
-J’avais en effet reconnu ce coquin.
-Ce coq… Pardon, ce cousin m’apporte des papiers dûment tamponnés qui font de lui le légitime propriétaire du-dit Château en la commune de Neuilly-sur-Seine. Votre pauvre père, trop tôt décédé, vous ayant rayé de son testament. »
1814, le Vicomte Charles François Athanase de Guérac, domicilié céans à Neuilly-sur-Seine au château de Guérac va devoir déménager. Capitaine du 7ème de hussards au service de l’Empereur, il a été déshérité au profit de son cousin Jacques de Pouillon-Guérac. François ne compte pas se laisser faire. Sa rébellion contre les forces de l’ordre va le conduire au cachot de la Conciergerie avec son amour Françoise-Marie Lagriote, dite La Cerise, une lavandière qui suivait les armées napoléoniennes, et les enfants qu’ils ont pris sous leurs ailes : Toine le Tafouilleux, joueur d’orgue des rues, et « Sauve-la-vie », tambour de la Grande Armée. La levée d’écrou nocturne qui va les sortir de ce mauvais pas va en fait les faire tomber de Charybde en Scylla en les menant dans un traquenard. François arrivera-t-il à défaire les nœuds de son héritage convoité ?
Ce quatrième tome de La gloire des Aigles clôt une série napoléonienne bien ficelée et très bien documentée. Et pour cause, son scénariste, Pascal Davoz et l’un des biographes de l’Empereur. On y suit toute la campagne de Russie au travers du destin de Sauve-la-vie, tambour au Neuvième voltigeur de la jeune garde. Ce raisin des immortels sonne la fin de la puissance de Napoléon, exilé à l’île d’Elbe après avoir abdiqué. L’espoir pour les Aigles, reviendra, on le sait, mais pour l’instant les derniers hussards ne sont pas à la fête. « Avoir perdu son sang sur tous les champs de batailles pour voir ennemis de la France dans Paris… Quelle pitié. » Et oui, il faut composer avec les cosaques et les royalistes. Mais François, Lagriote et Sauve-la-vie n’ont pas l’intention de vendre leurs âmes.
Au dessin, Massimiliano Notaro remplace Philippe Eudeline, dessinateur des trois premiers volumes et qui a ici uniquement dessiné la couverture. Notaro conserve une précision historique en s’attachant tout autant aux monuments, célèbres (La Conciergerie) ou moins connus (Le château de Rancy à Bonneuil-sur-Marne), qu’aux costumes. Les pinailleurs pourront s’amuser à compter les boutons sur les costumes. L’album a bénéficié des conseils du Docteur en Histoire, régisseur des collections du Musée de l’Empéri. Celui-ci nous détaille en postface le parcours du 11ème Régiment de Hussards. Cette Gloire des Aigles trouvera une place de choix dans les bibliothèques à côté des Fils de l’Aigle, mythique série napoléonienne en onze albums signée Michel Faure et Daniel Vaxelaire dans les années 80 et 90.
La série se conclue de façon logique car historique. Ses quatre volumes forment un tout concentré sur une période précise de l’Histoire. La dernière page invite à découvrir dans les livres ce qu’il se passera ensuite lors des « Cent Jours », à moins qu’une saison 2 qui pourrait s’appeler Le retour des Aigles ne nous le raconte en bande dessinée.
Série : La gloire des Aigles
Tome : 4 – Le raisin des immortels !
Genre : Histoire
Scénario : Pascal Davoz
Dessins : Massimiliano Notaro
Couleurs : Max Bayo
Couverture : Philippe Eudeline
Conseiller historique : Jérôme Croyet
Éditeur : Idées Plus
ISBN : 9782374700397
Nombre de pages : 56
Prix : 16 €