La zizanie 2
« -On met des sesterces de dingue dans ce village gaulois qui résiste encore et toujours !
-Mmh… Autre chose pour m’éclairer.
-« Pour éclairer la forêt, la floraison d’un seul iris suffit… ».
-Qu’est-ce que c’est que ce charabia, ô Vicévertus, médecin-chef de mes armées ?
-Ô grand César, il s’agit plutôt d’une méthode sur laquelle je travaille depuis des années et que j’ai nommé « l’iris blanc ». »
« Nous avons tous au fond de nous une fleur ne demandant qu’à s’épanouir dans la bienveillance. » Voici le précepte porté par Vicévertus, médecin-chef des armées de Jules César. Le praticien qui prône la pensée positive et l’alimentation saine propose au conquérant de la Gaule de lui confier l’une de ses garnisons pour lui démontrer l’efficacité du remède. Quoi de mieux que l’une des quatre qui encerclent le village peuplé d’irréductibles gaulois ? Direction Babaorum en Armorique. Si les légionnaires qui y sont en faction parviennent à soumettre le village d’Astérix, alors la gloire de Vicévertus sera faite car sa méthode serait appliquée à l’ensemble des armées. Dans le cas contraire, il rendra des lions heureux. Débarqué au « village des fous », dixit Sipilinclus chef du camp de Babaorum, Vicévertus commence à prêcher la formulation positive. C’est la méthode de l’iris blanc, inspirée du philosophe grec Granbienvoufas.
Bien évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu. Premières cibles du nouvel arrivant : le poissonnier Ordrafalbétix et le forgeron Cétautomatix. Le premier est invité à pêcher lui-même ses poissons pour privilégier un circuit court au lieu de l’importer de Lutèce. Le second est vanté pour le son de son marteau sur l’enclume qui apaise et facilite la circulation des énergies. Le pseudo-thérapeute ne sèmerait-il pas une zizanie ? Non, ça, ça a déjà eu lieu. Toujours est-il que lorsque Vicévertus va proposer à une Bonemine en colère de canaliser ses pulsions pour les transformer en une force constructive cela va faire comprendre à la femme du chef que son mari la néglige comme une outre percée. La petite dame prend conscience qu’elle ne mène pas la vie dont elle rêvait et part rejoindre son frère à Lutèce. Vicévertus retourne les esprits. Réussira-t-il à retourner la situation globale du village pour qu’il tombe enfin aux mains des romains ?
Exit Jean-Yves Ferri parti préparer le tant attendu De Gaulle à Londres, bonjour Fabcaro. L’auteur reprend les rênes de la série de Goscinny et Uderzo. L’histoire n’est pas des plus originales, même si pour la première fois et contrairement à la tradition on est dans un récit en deux parties, l’une au village, l’autre en extérieur, en l’occurrence à Lutèce. Cet « Iris blanc » est une zizanie 2. Fabcaro fait plus éclat dans les dialogues, très fins, ce qui pardonne l’ensemble un poil verbeux. Les fans des éternelles années 80 apprécieront le répertoire tordu de l’artiste chanteur dans une scène d’anthologie de concert d’Assurancetourix. Au dessin, Didier Conrad n’a pas peur des scènes de foule. Il fait un petit clin d’œil à Lutèce aux irréductibles compagnons d’Idéfix. Mais, car il y a un léger « mais », son Astérix, le personnage, n’est pas toujours convaincant. Le dessinateur était plus irréprochable dans les albums précédents. Tout ça pour pinailler sur quelque chose car les astérixophiles de la fan-base n’y verront que du feu.
L’iris blanc sème son pollen dans le village d’Astérix. Nos gaulois en feront-ils une allergie ou réussiront-ils à garder leur flegme légendaire face au danger romain qui plane ? Qui lira saura.
Série : Astérix
Tome : 40 – L’iris blanc
Genre : Aventure humoristique
Scénario : Fabcaro
Dessins : Didier Conrad
Couleurs : Thierry Mébarki
D’après les personnages de : René Goscinny & Albert Uderzo
Éditeur : Hachette
ISBN : 9782014001334
Nombre de pages : 48
Prix : 10,50 €