Enquête au pays du soleil levant
« -Que voulez-vous ?
-Ah, bonjour ! Je … Je suis votre plus grand fan ! J’ai lu tous vos mangas. Je rêve de travailler pour vous !
-Je ne suis pas Monsieur Komatsu. Je suis son éditeur.
-A… Ah bon ?
-Vous aviez rendez-vous ?
-Pas vraiment, mais… Je suis venu de France exprès. Je peux au moins lui montrer mes dessins ? »
Français fraîchement débarqué à Tokyo dans l’espoir de devenir mangaka, Nahel s’installe dans un minuscule appartement d’Akihabara. Il se débrouille en japonais. Mirai, le propriétaire, pas de première jeunesse, tient une petite boutique d’électronique au rez-de-chaussée. Le quartier dans lequel Nahel a choisi d’habiter est le royaume des otakus, les passionnés d’informatique, d’anime, de mangas, de pop culture, les geeks locaux en résumé. Il espère intégrer un atelier d’un dessinateur. Dès la première nuit, Nahel entend des sons venir d’une pièce voisine. Quelqu’un chante. Par un petit trou dans le mur, il aperçoit une fille sur un fauteuil roulant. Mirai lui avait pourtant dit qu’il était le seul locataire. Le lendemain, fier de montrer ses dessins, Nahel tente son premier rendez-vous. Il essuiera une fin de non recevoir par l’éditeur de Monsieur Komatsu, un auteur qu’il vénère.
De retour chez lui, Nahel entend une voix appeler son grand-père. C’est certainement la personne qu’il a aperçu dans la nuit. Mirai nie toute présence. Tard le soir, l’apprenti mangaka va retrouver le vieil électronicien agonisant. La fille a disparu, le fauteuil roulant est vide. Alors que des hommes en noir tentent de l’attraper, il s’enfuit par la fenêtre, guidé par Soba, une gamine collégienne qui l’amène se réfugier dans un restaurant : le Tokyo Mystery Café, dont le gérant est aussi un détective privé. Il va pouvoir aider Nahel à chercher la disparue et à découvrir à quoi sert la clef que lui a remis Mirai avant de mourir.
L’atelier Sentô est un duo d’auteurs passionnés du Japon. Cécile et Olivier l’explorent en bandes dessinées, en illustrations et également dans les jeux vidéos. Le Tokyo Mystery Café est un lieu intriguant, à la fois restaurant et agence de détective privé. Vieux bâtiment en bois au milieu d’un quartier moderne, c’est un peu comme la maison de Monsieur Fredericksen dans le dessin animé Là-haut, un dernier havre d’authenticité. Pour leur récit, les auteurs ont passé deux mois à Tokyo il y a deux ans. Ils ont rencontré des mangakas et visité la rédaction du mythique Shonen Jump. Nahel, Soba et le patron-détective vont former un trio original dans un pays où la culture est si éloignée de la nôtre qu’elle en est aussi un mystère. On va découvrir non pas le Tokyo des touristes, mais la vraie ville, celle cachée en dessous, celle des tokyoïtes. Un mot sur la délicate mise en couleur : une ambiance bleutée aux reflets aquarellés. Ça fait partie du voyage.
Tokyo Mystery Café offre un décor inédit au polar à la narration européenne. L’atelier Sentô ne renouvelle pas le genre mais en créé un nouveau, à la frontière de deux cultures.
Série : Tokyo Mystery Café
Tome : 1 – La disparue d’Akiba
Genre : Polar
Scénario, Dessins & Couleurs : Atelier Sentô
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9782808504171
Nombre de pages : 80
Prix : 16,50 €