Trafic & secret d’Etat
« -Excusez-moi, patronne… Je vous écoutais et je me suis rappelé qu’avant de tomber dans les pommes, j’ai vu une des gargouilles ouvrir cette boîte et y prendre quelque chose.
-La boîte que j’avais raflée chez Ruycours, qu’y avait-il dedans ?
-Aucune idée.
-Ce serait donc pour cette boîte…
-Son contenu.
-Pour son contenu, que Lyssandre aurait envoyé ses gargouilles ? Les armoiries sur le couvercle me rappellent quelque chose… Elles ne viennent pas d’Ambremer en tout cas… »
Paris 1909. Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du cercle Cyan, se réveille après les quelques soucis qu’il a eu. Isabel, la voleuse aux identité multiples, la fée espionne, lui remémore les derniers événements survenus. Le gouvernement français l’avait chargé de récupérer une broche et quelques lettres compromettantes. Elle a été rattrapée par les agents russes, puis sauvée par l’attaque de gargouilles envoyées par Lyssandre, la sœur de la Reine Méliane, qui lui ont permis de s’enfuir. Avant de partir, les gargouilles ont subtilisé quelque chose dans une boîte aux armoiries à la licorne. Ces armoiries appartiennent à la famille d’Anselme l’ancien, un mage assez fameux du XIIIème siècle. Louis et Isabel vont remonter aux sources d’une guerre ancienne dans laquelle licornes et fées s’allièrent contre les dragons, une époque à laquelle des mages se seraient rassemblés pour acquérir toujours plus de pouvoir. Lyssandre intrigue depuis plusieurs siècles. Le coup d’Etat va-t-il être évité ?
Etienne Willem clôt le diptyque des Enchantements d’Ambremer, premier tome du Paris des merveilles, roman de Pierre Pevel paru en 2003. Beaucoup plus dense que Les artilleuses, série dérivée dans le même univers, Le Paris des merveilles est plus complexe. On comprend mieux l’excellente idée qu’ont eu les auteurs de commencer par un triptyque plus léger et aventureux, laissant des parts de mystères sur ce monde dont on découvre ici les origines. Il aurait été plus ardu de commencer par ces enchantements qui auraient alors nécessité encore plus d’explications et de texte. Les artilleuses ont permis de mettre de la fluidité dans ce Paris. Pierre Pevel s’est uniquement chargé des dialogues et a laissé à son dessinateur le soin de l’adaptation. Adapter étant trahir, il aurait été difficile qu’il le fasse lui-même et a eu l’élégance de se mettre au second plan.
On apprend donc ici que les puissances d’Ambremer ont vu s’affronter les fées et les dragons. Les fées règnent sur l’OutreMonde, mais Lyssandre, en exil, n’a jamais accepté que ce soit sa sœur Méliane qui ait été couronnée reine d’Ambremer. Le scénario monte crescendo au fur et à mesure que l’on découvre, avec Louis et Isabel, les origines de la problématique. Le final fait très blockbuster avec une succession de scènes d’action grandioses dans lesquelles le dynamisme du trait de Willem décuple les mouvements. Un mot sur la couverture à la Mucha, comme toutes celles de la série, merveilleuse, dessinée par Willem bien sûr, mais conçue par Noëmie Chevalier.
L’Elixir d’oubli et Le Royaume immobile, les tomes 2 et 3, sont déjà annoncés, en deux parties chacun. Le Paris des Merveilles n’a pas fini de nous enchanter.
Série : Le Paris des merveilles
Tome : 2 – Les enchantements d’Ambremer 2/2
Genre : Aventure semi-fantastique
Scénario & Dessins : Etienne Willem
Histoire originale et dialogues : Pierre Pevel
Couleurs : Tanja Wenish
Éditeur : Bamboo
Collection : Drakoo
ISBN : 9782382331026
Nombre de pages : 56
Prix : 14,90 €