Rapts à Lutèce
« -Boudu, Sirogrenadine aussi ?!
-Eh ouais ! Ça commence à chiffrer ! Tout le monde a les genoux qui tremblent !
-Salut, les amis ! Qu’est-ce qui se passe ?
-Ce sont les chiens de Lutèce, Idéfix ! Ils disparaissent un par un comme des saucisses pendant le petit déjeuner ! »
Les chiens de Lutèce disparaissent un par un comme des saucisses pendant le petit déjeuner ! Idéfix et les irréductibles sont sur les crocs. Il va falloir enquêter. Peut-être trouveront-ils quelque chose. A quelques lieues de là, dans la forêt qui mène à la capitale, Panoramix se fait dérober sa besace. Il y avait à l’intérieur l’argent nécessaire pour qu’il s’achète une serpe ainsi que les ingrédients pour ses potions. Il s’en confie à son collègue Amnésix avec qui il doit rejoindre Lutèce. Hélas, la ville est interdite aux chars de plus de quatre bœufs, aux livraisons après le lever du soleil et… aux druides ! Il va falloir ruser pour y entrer.
Pour la première fois, la route d’Idéfix va croiser celle d’un personnage qu’il côtoiera fréquemment dans le futur : un druide, un certain Panoramix. Mais ça, il ne le saura qu’après Le tour de Gaule dans lequel Obélix le recueillera. Bref, les druides et les chiens vont se croiser dans des geôles romaines. Leurs avanies vont se mêler et c’est ensemble qu’ils vont devoir se sortir de bien mauvais pas. Un autre personnage mythique mais éphémère de la série mère Astérix est au générique. Ce n’est pas Abraracourcix et Bonnemine, qui ont l’habitude de faire de la figuration chez les irréductibles, mais Prolix, un certain devin qui aura plus tard un album en son honneur… ou malheur plutôt.
Ce cinquième album est l’occasion pour la série de se lancer dans le grand récit. Alors que les quatre premiers volumes étaient chacun constitués de trois histoires courtes, celui-ci est une grande aventure en soixante planches. Au scénario, Matthieu Choquet mêle action et humour. Il n’hésite pas à user non plus du second degré comme le faisait si bien l’illustre Goscinny. Bien sûr, on ne joue pas dans la même catégorie, mais les chansons détournées à la sauce gauloise sont truculentes. « Y’a d’la joie, la cervoise par-dessus les toits… » La lecture spécifique à Astérix où l’on découvre des subtilités selon les générations est aussi là, comme « Fini la bamboche ! » ou un clin d’œil à un autre héros bien connu de l’univers Goscinny, un cow-boy si vous voyez de qui il peut s’agir. Le dessinateur Philippe Fenech fait encore une fois un travail remarquable. Il s’uderzoïse encore plus, avec notamment des caricatures. On vous laisse deviner qui à la sortie des arènes.
Idéfix et les irréductibles poursuit son évolution en posant une patte de plus dans l’univers d’Astérix, mais garde sa spécificité. C’est frais, c’est malin, c’est bien, et ce n’est pas réservé aux enfants, loin de là.
Série : Idéfix et les irréductibles
Tome : 5 – Idéfix et le druide
Genre : Aventure humoristique
Scénario : Matthieu Choquet
Dessins : Philippe Fenech
D’après : René Goscinny & Albert Uderzo
Éditeur : Albert René
ISBN : 9782864977513
Nombre de pages : 72
Prix : 8,99 €