Les catacombes du désert
« -Bienvenue à San Inferno ! Gracias ! Grand merci d’être venus !!
-Bonjour.
-Je suis Sofia. La femme du Maire.
-Moi c’est Fantasio et voilà Spirou. Derrière, ce sont nos animaux de compagnie…
-J’ai hâte de rencontrer monsieur le Maire.
-Il est là.
-Où ça ? Dans le désert ? Il fait pousser du sable ?
-Juste là… On l’a enterré y a un an. »
Spirou, Fantasio et le Marsupilami arrivent en jeep en plein désert. Là où ils vont, c’est le scoop du siècle… Non, du millénaire ! Fantasio espère bien qu’ils sont les premiers. C’est compter sans Seccotine, qu’ils croisent sur leur route avec un petit problème de moteur. Au grand désarroi de Fantasio, ils vont la secourir et l’accueillent dans leur véhicule. Elle sait qu’ils sont là pour une histoire de squelette. La blondinette compte bien participer à la quête. Parvenus au village de San Inferno, ils sont accueillis par la femme du Maire. Ce dernier, mordu par un serpent, piqué par un scorpion puis une mygale, gît six pieds sous terre. Mais bon, il est mort en riant ! Dans ce pauvre village où les activités se résument à picoler et à survivre, la veuve, Sofia, accueille les journalistes et les installe dans un gîte sommaire. Ensuite, elle leur présente la grotte dans laquelle les anciens enterraient leurs morts… enfin… les laissaient se dessécher dans des niches. De vraies catacombes. C’est en ces lieux qu’elle va leur présenter une découverte hors du commun : un squelette d’extraterrestre ! Mais il ne va pas tarder à être subtilisé, puis mis en miettes. Heureusement, il reste le médaillon qu’il portait autour du coup, forgé dans un métal inconnu.

En bon samaritain, Spirou accepte d’aider la mairesse à dégager le passage pour créer de nouveaux espaces de logement dans la sépulture, ce passage menant à ce que les anciens appelaient «Horado», percé en espagnol. Tout cela n’a pas l’air de réjouir Rodrigo, qui avait tenté de ravir le squelette de l’extra-terrestre. De plus, pour un macho comme lui, une femme qui dirige la commune, c’est carrément inconcevable. Entre le squelette de l’espace, l’entrée débouchée vers une cité troglodyte précolombienne et des manuscrits relatant de fantastiques histoires, Fantasio peut caresser l’espoir d’enfin décrocher le prix Pulitzer. Il va vite déchanter. Tout n’est pas si clair au cœur des civilisations retrouvées.

Après Le tombeau des Champignac et Spirou chez les Soviets, Fabrice Tarrin remet le couvert pour la troisième fois. Après Yann et Fred Neidhardt, c’est cette fois-ci un scénario de Lewis Trondheim qu’il met en image pour la collection Spirou et Fantasio classique avec un trait à mi-chemin entre La corne de rhinocéros et Le prisonnier du Bouddha, dans la grande époque franquinienne. Pourtant, le dessinateur avait juré qu’on ne l’y reprendrait plus…sauf pour une histoire qui se passerait en plein désert. Avec Trondheim, il n’y a qu’à demander et le couturier scénariste vous sert ce que vous voulez sur un plateau. Pour la première fois, Tarrin a pu mettre en scène le Marsupilami, accompagné ici de petits oiseaux bien bavards, les volubilos, qui ont la fâcheuse manie de répéter ce qu’ils entendent. Une petite trouvaille réjouissante. Les auteurs ont réussi leur coup, celui de rassembler les nostalgiques d’une époque bénie et les nouvelles générations pour une aventure mystérieuse.

Avec cette nouvelle collection Spirou et Fantasio classique, dont c’est le deuxième épisode, la série-mère a du souci à se faire. Il est difficile de s’y retrouver dans le Spirou-verse, mais avec des albums comme celui-ci, l’ADN du groom est préservé et en de bonnes mains.
Série : Les aventures de Spirou et Fantasio Classique
Tome : Le trésor de San Inferno
Genre : Aventure
Scénario : Lewis Trondheim
Dessins & Couleurs : Fabrice Tarrin
Éditeur : Dupuis
ISBN : 97828008510417
Nombre de pages : 48
Prix : 13,50 €



