Des couleurs dans le Bleu
« -Eh bien ?… Ça va mieux ?… Au fait, quel est ton nom ?… Moi, je m’appelle Tintin.
– Moi, Tchang… Mais… pourquoi m’as-tu sauvé ?… »
Après avoir déjoué les plans d’une bande internationale de trafiquants de stupéfiants, le jeune globe-trotter Tintin et son chien Milou prennent quelques jours de repos bien mérités dans le palais de leur hôte le Maharadjah de Rawhajpoutalah. Alors qu’il écoute un fakir lui prédire des choses terribles, le reporter est demandé dans la galerie par un étranger venu spécialement de Shanghaï qui désire lui parler. Avant qu’il n’ait pu faire des révélations, le visiteur est touché au cou par une fléchette au Radjaïdjah, le poison-qui-rend-fou. Il a juste le temps de lui donner un nom : Mitsuhirato, et de dire à Tintin qu’on a besoin de lui, avant de sombrer dans un délire profond. Tintin décide de partir pour la Chine. Entre colons racistes, trafiquants de drogue, catastrophes naturelles et dictature politique, il ne se doutait pas qu’il allait vivre une aventure hors du commun et faire une rencontre qui allait bouleverser sa vie : celle d’un petit chinois nommé Tchang.

© Hergé/Tintinimaginatio 2024
Les éditions Moulinsart et Casterman poursuivent la colorisation des aventures en noir et blanc de Tintin. Si au départ on avait pensé à une simple opération mercantile, il faut avouer que le travail est extrêmement bien réalisé et apporte un plus fort intéressant, positionnant la collection à mi-chemin entre les versions d’origine et celles totalement redessinées. (Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis) L’indispensable Philippe Goddin rédige la préface. Il revient sur la genèse du récit, sur la rencontre de Hergé avec un étudiant chinois et sa contribution aux inscriptions en langue chinoise dans l’album. Pour ceux qui voudraient en savoir encore plus, on ne peut que vous conseiller de lire Tchang Tchong-Jen Artiste voyageur, biographie de l’homme derrière le Lotus, parue il y a quelques semaines seulement, racontée par Dominique Maricq et Tchang Yifei, la propre fille de Tchang Tchong-Jen.

© Hergé/Tintinimaginatio 2024
L’épisode est truffé de scènes aujourd’hui cultes. Il y a de l’hilarant, avec le fakir qui se fait mal au derrière en s’asseyant sur un canapé au lieu de sa planche à clous. Il y a surtout du suspens et du drame. Tintin manque de se faire tuer en prenant le thé dans sa chambre d’hôtel, avant de passer pas loin d’avoir la tête coupée à la machette par Didi. Tintin fait mine de fumer de l’opium allongé sur un lit au sol. Il se déguisera en général, retrouvera Rastapopoulos, sauvera Tchang de la noyade. Les Dupondt, quant à eux, tenteront de passer incognitos, sans succès, devant une foule hilare. Ce ne sont que quelques exemples au milieu de moments qui restent inoubliables pour tous ceux qui ont découvert Tintin au plus jeune âge.

© Hergé/Tintinimaginatio 2024
Le Lotus bleu est définitivement un album mythique. Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.
Série : Tintin version colorisée
Tome : 5 – Le lotus bleu
Genre : Aventure
Scénario & Dessins : Hergé
Couleurs : Tintinimaginatio
Préface : Philippe Goddin
Éditeur : Moulinsart/Casterman
ISBN : 9782810440276
Nombre de pages : 144
Prix : 23 €