Jurassic Love
« -Il faut être fou pour croire à une histoire pareille… Mais je vous crois !
-Songez un peu : un monde coupé du monde, couvert de forêts préglaciaires, peuplé d’hommes des cavernes, de ptérodactyles et de dinosaures ! J’en ai la chair de poule rien que d’imaginer Bowen et Miss La Rue affrontant les mille dangers de ce continent !
-Je partage votre sentiment, Billings… Si tout ceci est vrai, c’est tout bonnement incroyable ! Mais malgré l’horreur de la situation, la menace la plus redoutable à laquelle ils aient eu à faire face reste la trahison de Walsh… »
Bowen Tyler, ingénieur dans la marine américaine, fait partie d’un équipage disparu en mer, au large d’une île. Alors que son père vient de décéder, il est important pour Billings, le secrétaire particulier du patriarche, de prouver que le fiston est toujours vivant. Voici donc Billings bien décidé à se rendre sur place pour tenter de retrouver Bowen, et pourquoi pas tant qu’on y est Lys LaRue, dont le nom ne figure pas non plus sur la liste des rescapés. Une fois sur les lieux, trois options s’offrent à lui : 1.escalader la paroi de l’île à l’aide d’une échelle métallique, 2.lancer un harpon avec un filin qui serait tendu entre le yacht et le sommet, 3.assembler les pièces de l’hydravion emmené en kit pour survoler les lieux. C’est ce choix que va privilégier Billings.

A peine franchie la falaise qui entoure l’île, l’aviateur découvre un monde incroyable. L’île est peuplée de dinosaures. Un ptérodactyle manque de croquer l’hydravion qui amerrit en catastrophe sur un lac. Des diplodocus paissent paisiblement les feuilles d’arbres aussi hauts qu’eux. Une jeune femme court afin d’échapper à une panthère noire. Billings la sauve en tirant sur l’animal. Des hommes singes surgissent de la jungle. Belliqueux, ils s’enfuient après que le nouveau venu ne fait une nouvelle fois parler son fusil. Ne s’exprimant pas dans le même langage, le sauveur et la sauvée communiquent par langue des signes. Elle lui fait entamer une exploration de l’île. Au fil des péripéties, la liaison entre eux ne passe plus seulement par les signes. La route les mènera-t-elle jusqu’à Tyler ?

Second volet d’Un monde oublié, l’épisode clôt un premier cycle. Corbeyran adapte le roman de Burroughs avec un dynamisme certain. Si des scènes peuvent sembler désuètes, il faut remettre le roman dans le contexte de l’époque où il a été écrit. Pour une histoire qui a plus de cent ans, elle est étonnamment inventive. Il y a même une bestiole qui ressemble furieusement à une stryge, nommé ici un wieroo. Au dessin, Gabor suit le rythme imposé dans une immersion exotique hors de tous temps connus. Il n’hésite pas à sortir du classicisme dans des planches destructurées comme celle où l’explorateur est prisonnier. Les couleurs d’Hiroyuki Oshima et de The Tribe permettent de restent dans l’ambiance début XXème.

On a trop tendance à réduire Edgar Rice Burroughs à Tarzan. Des initiatives d’adaptation comme ce Monde oublié permettent de montrer la grande étendue de sa bibliographie.
Série : Un monde oublié
Tome : 2
Genre : Aventure
Scénario : Corbeyran
Dessins : Gabor
D’après : Edgar Rice Burroughs
Couleurs : Hiroyuki Oshima The tribe
Éditeur : Glénat
ISBN : 9782344039793
Nombre de pages : 56
Prix : 15,50 €