Whodunit provençal
« -Excusez-moi de vous déranger mais… vous êtes un policier de Paris, n’est-ce pas ?
-Madame, je suis l’inspecteur Plessin des Brigades du Tigre ! Pour vous servir, et plus !
-Ooohhh, inspecteur ! »
Années 30. Inspecteur et Joli-cœur, voici la synthèse de Michel Plessin. Du bagout, du charme et du discernement, le policier sait user de sa séduction pour interroger les suspects et dénouer les énigmes. Aussi, Plessin est client de maisons closes. Alors, quand ses collègues font une descente dans un établissement où il est en train de faire sa petite affaire, ça fait désordre. L’homme est également bagarreur. Il se défoule sur des rings de boxe. Si aujourd’hui il est envoyé en Provence pour une affaire de meurtre, c’est surtout pour l’extraire de cette vie parisienne dans laquelle il aime se dépraver. Cette mise au vert est loin de l’enchanter. Bref, Plessin arrive aux Baux des Alpilles afin de résoudre une énigme.
Marcellin, cadet de la famille Mérantés, sans histoire, travaillait pour le compte des entreprises Soubert Mérantés et avait épousé Gladys, l’aînée des Soubert. Pas d’ennemis, vie tranquille et rangée, familles plus que liées. Travaillant dans la pierre, ils ont fait fortune grâce à la reconstruction des villes détruites pendant la guerre de 14. Ils se sont ensuite développés dans les activités commerciales de la région. Une consanguinité sociale unit les deux familles. Tout cela a évidemment entraîné des jalousies, aussi bien des plus pauvres que des plus riches. Mais de là à aller jusqu’au meurtre, qui l’eut crû ? Plessin va être accompagné dans son enquête par Le bouseux, un gamin du coin, un brin voleur, mais qui connaît bien la façon de vivre de la population locale.
Plessin fait partie des Brigades du Tigre, compagnie de police créée en 1907 par le Ministre de l’Intérieur Georges Clémenceau surnommé le Tigre. Les plus jeunes des plus vieux se rappellent de la célèbre série télévisée avec Jean-Claude Bouillon, le Commissaire Valentin. Il avait dans ses acolytes l’Inspecteur Pujol, Titi parisien, dont est inspiré Plessin. Ce dernier va donc pouvoir faire la différence entre la capitale et la campagne. Le graphisme est marqué années 80. L’histoire est somme toute très classique mais tout aussi efficace. Elle aurait été redoutable en récit à suivre, avec un côté feuilletonnant, à la grande époque des hebdos. Le personnage principal mérite d’être approfondi dans de nouvelles enquêtes.
Entre les magnats de la région, les prêches culpabilisantes du curé, les Manon des sources du coin, les meurtres et les amours, Nicolas Antona et Olivier Aranda nous entraînent dans une chronique villageoise d’époque qui sent bon le Pagnol à la sauce Cosy Crimes.
One shot : Un tigre à la campagne
Genre : Polar
Scénario : Nicolas Antona
Dessins : Olivier Aranda
Couleurs : Mylenium
Éditeur : Kalopsia
ISBN : 9782931205099
Nombre de pages : 94
Prix : 17,95 €