Dis-moi ce que tu collectionnes, je te dirai combien ça vaut !
« La thématique très illustrée de cette vingt-quatrième édition du BDM est « La femme dans la BD », qu’il s’agisse des artistes ou des personnages, et nous nous réjouissons de constater à quel point les Amazones de la plume et du pinceau sont parvenues à imposer leur talent au sein du 9e Art ! Quelle formidable révolution artistique et sociétale depuis la création du BDM, il y a près d’un demi-siècle, époque pas si lointaine où dessinatrices et scénaristes qui tiraient leur épingle du jeu masculin se comptaient sur les doigts des deux mains… » (Philippe Mellot)
Les héroïnes et les artistes sont mises à l’honneur. Après un volume précédent mettant en avant les adaptations cinématographiques ou télévisées des œuvres du 9e Art, cette vingt-quatrième édition de la Bible biennale de la bande dessinée met ses illustrations au féminin. Philippe Mellot, seul rescapé du trio d’origine Béra-Denni-Mellot (d’où le nom BDM) l’annonce dès l’édito en préface : de nombreuses cotes repartent à la hausse, les albums devant être en très bon état.
En couverture, Adèle Blanc-Sec lit le Petit Parisien. Ce n’est pas dans ce canard que l »héroïne de Jacques Tardi va apprendre que l’édition originale de son premier album Adèle et la bête est cotée 80 €. En page de titre, Bécassine démêle des bobines de fil emmêlées. Ça sera certainement beaucoup plus compliqué que de se repérer dans cet argus où les albums et séries sont classés par ordre alphabétique. Avant de plonger au cœur de l’encyclopédie, des pages d’infos donnent le mode d’emploi du livre que tous les collectionneurs ont l’habitude de manipuler. Betty Boop explicite les abréviations utilisées, tandis que Natacha, au bout du fil, signale les changements d’adresses des éditeurs historiques.
Comme à l’accoutumée, c’est le chapitre consacré à Tintin qui est le plus détaillé, avec plus de quatre-vingt dix pages consacrées au petit reporter. Pour assurer à la cotation une finesse des plus précises, ainsi que pour écarter les risques d’erreur, l’équipe du BDM conserve désormais en archives un exemplaire de chaque album listé dans l’ouvrage. Si l’on n’est pas étonné que l’édition originale de 1930 des Aventures de Tintin reporter du Petit Vingtième au pays des Soviets culmine à 35000 €, il ne faut pas négliger que la première version inachevée de l’Alph-Art publiée en 1986 vaut quand même 90 €. Qu’en sera-t-il dans quelques années ?
Après le cœur du catalogue consacré aux albums, auxquelles les revues sont intégrées, une deuxième partie recense les périodiques d’étude, du type Les cahiers de la BD, Casemate ou L’avis des bulles. Il ne manquerait plus qu’un recensement des sites internet consacrés à la BD pour que le sujet soit complet. Pour finir, un listing de quelques adresses utiles, essentiellement des librairies, précède un index recensant tous les auteurs cités.
Plus qu’un argus, le BDM est un catalogue encyclopédique qui s’ouvre au hasard, se picore. C’est un bel objet cabinet de curiosités. Bref, comme tous les deux ans, c’est le cadeau idéal pour tous les bédéphiles en cette fin d’année.
Titre : Trésors de la bande dessinée BDM 2025-2026
Genre : Argus
Auteurs : Philippe Mellot, Laurent Turpin, Isabelle Morzadec, François San Millan
Éditeur : Les arènes BD
ISBN : 9791037512611
Nombre de pages : 1840
Prix : 55 €