Skip to content

Boulevard BD

L'adresse de toutes les bandes dessinées

  • Avenue des CHRONIQUES
  • Allée des INFOS
  • Chemin des INTERVIEWS

La vie d’Otama

Posted on 7 novembre 2024 By Laurent Lafourcade Aucun commentaire sur La vie d’Otama
Chroniques, Emotion, Vie vécue

Japon-Italie reliés par l’art

Ecouter
Regarder

« -C’est beau ! Madame, tu dessines vraiment très bien.

-Oh ! Merci !

-Il y a beaucoup de dessins de fleurs. Tu aimes ça, les fleurs ?

-Oui. Je trouve les fleurs extrêmement belles. Et j’aime courir mes toiles de belles choses. Regarde. Ceci est un hortensia.

-Non, moi j’appelle ça un ajisai.

-Et là-bas un iris.

-Mais non ! C’est un ayame !! Pourquoi tu leur donnes tous ces noms bizarres ?

-C’est sous ce nom que je les connais…

-Hein ?

-C’est le nom qu’on leur donne là où j’ai vécu. »

                Automne 1877, à Tokyo, un occidental portant un kimono, italien travaillant à l’école d’art impériale, est venu visiter un jardin japonais dont la beauté n’est pas à la portée du premier venu. C’est là qu’il va croiser le regard de Otama, jeune nippone occupée à dessiner. Plus de cinquante ans plus tard, au début des années 30, c’est une vieille dame et elle se remémore sa vie avec cet homme Vincenzo Ragusa, sculpteur, qui l’amena en Italie. Aujourd’hui, c’est à un petit garçon de sept ans, Atsushi, qu’elle raconte son voyage, son mariage, sa vie et ses drames à l’avancée de la marche de l’Histoire et au rythme de l’Art. Aujourd’hui, sa petite fille lui propose de l’accompagner à Palerme retrouver les lieux où elle a vécu avec son mari et ses amis. Elle se trouve trop âgée pour effectuer un si long voyage.

© Ichiguchi, Accardi – Kana

                La mangaka Keiko Ichiguchi s’adjoint les services du dessinateur italien Andrea Accardi pour un one shot tout en sensibilité et délicatesse. La vie d’Otama est le nouveau scénario de l’autrice de Là où la mer murmure et Les cerisiers fleurissent malgré tout. Librement inspiré de la vie de Tama Eleonora Ragusa, dite Kiyohara Tama (1861-1939), le livre retrace le parcours de la première peintre japonaise de style occidental. Nous sommes au cœur de la « Belle époque », à Palerme. Nul ne pense que le bonheur ambiant sera terni par un vingtième siècle tragique. Otama ne reviendra au Japon qu’en 1933, à soixante-treize ans. Dans un style graphique académique, Accardi démontre que le talent peut se révéler dans la simplicité, à des instants d’une émotion rare.

© Ichiguchi, Accardi – Kana

                Plus que l’histoire d’une vie, le manga traite de la place de l’art dans une société à deux vitesses. Le jeune Atsushi en fera l’amère expérience. Subjugué par le talent d’Otama, il rêve de faire une école d’art. Pour son grand-frère militaire Takeo, l’artiste lui a mis des idées ridicules en tête. Pour lui, les riches sont des hypocrites dont la vie de rêve est bâtie sur la sueur et les souffrances des pauvres paysans. Le gamin va fuguer, se réfugier chez Otama. Le récit va prendre un virage philosophique. Chez la vieille dame, le petit garçon dit : « J’ai l’impression d’être dans un tableau… J’aime être ici… » Instant suspendu, lourd de sens. Notre vie conditionne-t-elle notre art ? Ou bien notre art dirige-t-il notre vie ? Otama connaît la réponse. Réussira-t-elle à transmettre le message ?

© Ichiguchi, Accardi – Kana

                Fresque historique et artistique, histoire sur l’absence, celle de ceux qui partent, pour un autre pays ou un autre monde, et celle de ceux qui ne sont jamais venus, La vie d’Otama a la force des grands récits qui font qu’on n’est plus tout à fait les mêmes après les avoir lus, parce qu’on a peut-être pris conscience de quelque chose. Inattendu.


Série : La vie d’Otama

Genre : Biographie romancée

Scénario : Andrea Accardi

Dessins : Keiko Ichiguchi

Éditeur : Kana

Collection : Made in

ISBN : 9782505117193

Nombre de pages : 136

Prix : 15,50 €


Étiquettes : éditions kana manga

Navigation de l’article

❮ Previous Post: La piste de L’Oregon
Next Post: 100 bucket list of the dead 14 ❯

Vous devriez aimer aussi

Chroniques
Atan des Cyclades Itinéraire d’un jeune sculpteur
20 avril 2023
Chroniques
Moon 1 – Une balle pour un croisé
12 mai 2024
Chroniques
L’île de minuit 1 – Le réveil de l’automate
17 janvier 2025
Chroniques
West Fantasy 1 – Le nain, le chasseur de primes et le croque-mort
12 mai 2024

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Catégories

  • Actualités
  • Chroniques
  • Interviews
  • Non classé

Articles récents

  • A la poursuite du trésor de Décalécatàn
  • Chroniques de Tunisie Une française au pays de la révolution
  • Gabriele Münter Les terres bleues
  • Première dame
  • Ana Ana 25 – Le grand pique-nique

Archives

  • mai 2025
  • avril 2025
  • mars 2025
  • février 2025
  • janvier 2025
  • décembre 2024
  • novembre 2024
  • octobre 2024
  • septembre 2024
  • août 2024
  • juillet 2024
  • juin 2024
  • mai 2024
  • avril 2024
  • mars 2024
  • février 2024
  • janvier 2024
  • décembre 2023
  • novembre 2023
  • octobre 2023
  • septembre 2023
  • août 2023
  • juillet 2023
  • juin 2023
  • mai 2023
  • avril 2023
  • mars 2023
  • février 2023
  • janvier 2023

Commentaires récents

  1. Stan Store alternatives sur Bayard Graphic’
  2. affilionaire.org sur La forêt d’Oreka 1 – Une longue nuit
  3. your code of destiny sur Minato’s coin laundry 1
  4. Arinouchkine Andrei sur La vie ordinaire du chat-peintre
  5. Extraire la lumière et le soleil – La Cité des Esclaves sur Isidore et Simone Juifs en résistance
  • Avenue des CHRONIQUES
  • Allée des INFOS
  • Chemin des INTERVIEWS
  • Avenue des CHRONIQUES
  • Allée des INFOS
  • Chemin des INTERVIEWS

Copyright © 2025 Boulevard BD.

Theme: Oceanly News Dark by ScriptsTown