Jacobs à la plage & Marque Jaune
« -Damned ! Je suis trempé !
-Voilà un temps à vous faire regretter les sables d’El Alamein !…
-Ne pleurez plus ! Voici du thé chaud !…
-Alors, quoi de neuf dans les journaux ?…
-Evidemment, ils parlent tous du dernier avertissement de la « Marque Jaune »… On dira ce qu’on voudra, mais ce gaillard-là doit avoir un fameux sang-froid ! Avertir la police par la voie de la presse que dans vingt-quatre heures il opèrera quelque part à Londres, tenir parole et par-dessus le marché, laisser sa marque bien en vue, écrite à la craie jaune… Quel culot !… »
En 1985, Jacobs a séjourné quelques jours à l’Hôtel Andromeda, près du Casino d’Ostende, sur la côte belge. C’est au balcon de sa chambre qu’on le découvre avec émotion sur la couverture de ce trente-cinquième numéro de la fort soignée revue Les amis de Jacobs. Toujours classe, le dandy semble tout droit sorti de l’un de ses albums. Rajoutez-lui un collier de barbe. Il pourrait être le professeur Mortimer. Mettez-lui une casquette militaire et de fines moustaches, il semblerait un clone du Capitaine Blake.
Daniel Vankerckhove ouvre le bal en auscultant La Marque Jaune sur pas moins que vingt-et-une pages. Dans « La Marque Jaune… au sujet de quelques procédés cinématographiques ! », l’ami Daniel s’attarde sur l’impact du 7ème Art sur l’œuvre du maître. Il présente les procédés cinématographiques qui apparaissent dans ce récit. Utilisation de plans cinégéniques, nombreuses scènes cultes, suspens crescendo, cases à l’appui, l’auteur de l’article montre, démontre et argumente les choix scénaristiques et graphiques de Jacobs.
La Marque jaune reste le sujet principal des rubriques suivantes. Dans une interview accordée au journaliste du Soir Luc Honorez en mai 1985, Jacobs est interrogé sur l’adaptation annoncée au cinéma de l’album mythique. Un metteur en scène vietnamien est censé venir travailler avec lui pour finaliser le scénario. Le film devait se tourner à Londres, avec un personnage féminin en plus des autres protagonistes du récit. L’action devait être transposée dans un futur proche. On sait aujourd’hui que le projet n’aboutira pas. Il revient d’ailleurs régulièrement, sous une forme ou une autre, comme un serpent de mer.
Dans l’article « Le jeu des mille erreurs et des mille découvertes… », avec l’aide d’un adhérent aux Amis de Jacobs, Christian Viard recense erreurs et découvertes après avoir exposé le début des neuf journées ayant ébranlé Londres à Noël 1953. Christian nous promet une deuxième partie d’article qui sera consacré aux costumes et accessoires dans un prochain numéro.
Dans la suite, on prend connaissance de la correspondance entre Jacobs et Ugo Scotto, un baroudeur qui lui a communiqué des renseignements lors de ses voyages, notamment à Tokyo. On découvre comment une enveloppe, retrouvée par un collectionneur dans un tome 1 du Mystère de la Grande Pyramide, a effectué un vol Bruxelles-Le Caire. Enfin, on termine par un passage à Londres devant les ruines de St-Mary-le-Bow. Spécialiste de cylindrées, Jean-Luc Delvaux signe le dessin hommage en quatrième de couverture.
Les amis de Jacobs est une association visant à promouvoir la connaissance ou la découverte de l’œuvre d’Edgar-Pierre Jacobs et sa continuité par les nouveaux auteurs et scénaristes. Pour 35 € annuels, les adhérents reçoivent deux numéros des Amis de Jacobs, revue imprimée sur un papier de grande qualité et emplie d’articles d’une richesse incroyable. Toutes les informations pour adhérer et commander, entre autres, d’anciens numéros sont sur le site www.amisdejacobs.org.
On le dit pour Tintin, mais on peut aussi le dire pour eux. Quand on a fini de lire Blake & Mortimer, on peut recommencer à lire Blake & Mortimer. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau. La revue des amis de Jacobs le prouve depuis déjà 35 numéros !
Série : Les amis de Jacobs
Tome : 35 – Juin 2024
Genre : Revue d’étude
Directeurs de publication : Christian Viard et Didier Bruimaud
Éditeur : Les amis de Jacobs
Nombre de pages : 48
Prix : 15 €