1,5 fois de Geluck en plus !
« -Bonjour, installez-vous devant le lutrin.
-Vous avez 10 minutes pour exposer votre scénario.
-C’est l’histoire d’un type qui doit faire un pont et…
-Euh…
-Oui ?
-A-t-il rentré une demande de permis de bâtir ?
-Mais, vous savez… C’est juste un gag et…
-Il n’empêche que les choses doivent être faites dans les règles. »
Le chat de Philippe Geluck fait-il ses gags dans les règles ? N’en déplaise aux membres du bureau de validation des gags, la réponse est oui. Oui, oui, oui, trois fois oui ! A propos de trois, ça faisait trois ans que le chat nous avait laissé sans nouvel album. Ça lui fait plaisir de rentrer chez lui, et ça nous fait plaisir de l’avoir pour 64 pages au lieu de 48. Lui qui a gagné une course contre la montre la seule fois où celle-ci s’est arrêtée est prêt pour le départ d’un marathon de l’humour.
Quand le chat épluche des pommes de terre, il commence par enlever les yeux. Mais comment va-t-il trouver les patates à présent ? Savez-vous pourquoi le chat ne sourit jamais sur les photos ? Sinon, il les mange… les souris. Il faut parfois percuter, mais le chat en a toujours de bonnes à replacer en société ou sur le coin d’un zinc au bistro. L’animal sait aussi parler chinois. Ce n’est pas si difficile : ping, ça veut dire tennis, et pong, c’est « de table ». Le chat constate que l’appétit vient en mangeant, mais qu’il part aussi de la même façon, en mangeant… Bref, il reste toujours de bon conseil, comme lorsqu’il préconise de commencer à balayer son escalier en commençant par le haut.
Fidèle à ses habitudes, Philippe Geluck alterne strips et dessins du chat avec des images anciennes auxquelles il rajoute des bulles à se tordre de rire comme cette dame la tête dans une bassine qui attend l’invention de la cuillère à soupe ou ce malade dans un lit qui présente un aérateur à pets. N’oublions pas cette couverture du supplément littéraire illustré au Petit Parisien revisité façon Scrabble. L’humoriste n’a pas de filtre. Le chat peut faire rire de tout, et en particulier de toutes les religions. N’en déplaise à Saint-Sébastien, martyrisé plus d’une fois. Un poncif chez Geluck. Le belge innove avec des gags pleines planches (on en avait déjà lu quelques-uns) et surtout une histoire de trois planches mettant le chat face à un tribunal de gardiens du temple de l’humour… ou pas. L’auteur reste plus percutant dans le format (très) court.
Comment ne pas finir par la réflexion du chat dans l’un des strips ? « Le temps passé avec un chat n’est jamais perdu » (Sigmund Freud) « Ça, c’est bien vrai, ça ! Et ce ne sont pas les albums qui manquent » (Sigmund Casterman)
Série : Le chat
Tome : 24 – Le chat et les 40 bougies
Genre : Humour
Scénario & Dessins : Philippe Geluck
Couleurs : Serge Dehaes
Éditeur : Casterman
ISBN : 9782203222786
Nombre de pages : 64
Prix : 15,95 €