Jeux d’espions et jeux d’enfants
« -Pardon, cet individu, qui s’est approprié à votre insu nos documents, tentait simplement de nous arracher le secret de notre code, vous frustrant ainsi des avantages et des honneurs que vous escomptiez de notre capture. » Francis Blake, Le secret de l’Espadon.
Une chaise cheval à bascule, deux automobiles miniatures, un cheval en peluche, une brouette, un chariot à légumes, le tout avec des prix allant de 11 francs 50 à 595 francs, ne vous y trompez pas, vous êtes bien en présence d’une revue sur l’œuvre de Jacobs. L’auteur avait réalisé ces dessins pour un catalogue de jouets des éditions Anspach. Aujourd’hui, c’est la couverture de la trente-quatrième revue Les amis de Jacobs au sommaire de laquelle on va trouver, comme à l’accoutumée, de nombreux articles de fonds sur l’œuvre de cet artiste à mettre sur le même pied d’égalité que Hergé.
L’éditorial de Christian Viard revient, actualité oblige, sur l’article de Jérôme Dupuis paru dans le quotidien Le Monde en décembre dernier au sujet des planches volées de Jacobs. Il résume les exactions de Philippe Biermé, président de la Fondation Jacobs, comment celui-ci a récupéré, entre autres, au coffre d’une banque l’original de la couverture de La Marque Jaune, estimée à deux millions d’euros, contre quatre planches originales d’Astérix, avec des petits transferts d’argent pour accompagner. Plus de deux cents planches se sont ainsi « échappées » de la banque. Un vrai thriller.
Dans les articles du semestre, on peut lire une interview de Jacobs accordée au journal Okapi en 1980. Dans les images d’illustrations, on ne peut que se gausser en lisant le Capitaine Blake, dans le secret de l’Espadon, qui dit qu’un individu s’est approprié des documents à l’insu de ses interlocuteurs. (Clin d’œil à Biermé) Avec Les chronoscaphes américains, on profite de Time Machines sur des couvertures de comics. Le cœur de la revue est consacrée aux vingt-et-une pages Les chemins de l’irréel, par Daniel Vankerckhove. Il expose les sept raisons qui peuvent expliquer le succès des aventures de Blake et Mortimer. La première réside dans le fait que, contrairement à Hergé, Jacobs a accepté que ses personnages lui survivent. Les autres vous les découvrirez dans la revue. Retour sur les jouets en pages centrales avec « Au bon marché », dessins de trains électriques et véhicules réalisés par le maître pour la boîte Marklin. Après le courrier et les découvertes des adhérents, nous avons droit à une correspondance inter-Atlantique entre Jacobs et Monsieur Robert Gaudreault, canadien aujourd’hui adhérent des Amis de Jacobs. On termine avec un article sur les mystères de la sortie du premier tome de l’Espadon au Lombard, puis un autre sur les époux Funcken. En quatrième de couverture, Antonio Lapone propose un portrait de Jacobs, tout en joie.
Les amis de Jacobs est une association visant à promouvoir la connaissance ou la découverte de l’œuvre d’Edgar Pierre Jacobs et sa continuité par les nouveaux auteurs et scénaristes. Pour 40 € annuels, les adhérents reçoivent deux numéros des Amis de Jacobs, revue imprimée sur un papier de grande qualité et emplie d’articles d’une richesse incroyable. Toutes les informations pour adhérer et commander, entre autres, d’anciens numéros sont sur le site www.amisdejacobs.org.
On le dit pour Tintin, mais on peut aussi le dire pour eux. Quand on a fini de lire Blake & Mortimer, on peut recommencer à lire Blake & Mortimer. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau. La revue des amis de Jacobs le prouve depuis déjà 34 numéros !
Série : Les amis de Jacobs
Tome : 34 – Décembre 2023
Genre : Revue d’étude
Directeurs de publication : Christian Viard et Didier Bruimaud
Éditeur : Les amis de Jacobs
Nombre de pages : 48
Prix : 15 €