Robots après tout
« -C’est l’hallu ce que vous arrivez à faire, Huguette et toi ! Grâce à ce vieil ordinateur, vous entrez dans n’importe quelle banque de données ! Même les plus sécurisées…. Et vous modifiez tout ce que vous voulez à votre guise.
-Oui. Nous nous adressons à quelque chose de très ancien qui subsiste encore dans les algorithmes de toutes les IA… Une sorte de cerveau primitif datant de leur conception au XXIe siècle…
-Ou plutôt, comme si vous parliez à leur inconscient… C’est fou ! »
Nao, alias Wabisabi, reine des white-hackeurs, et Emoji, programmeur de génie, ont envoyé A-Lan en mission. L’androïde est donc parti pour contrecarrer les plans du Grand Troll, maître du Darknet. A-Lan se rend vers la station orbitale internationale. Alalula, policière de l’espace, doit l’intercepter. Pendant ce temps, le Grand Troll monte une armée de robots autorépliquants grâce à des débris issus de déchets en orbite. Entre contrebandiers comme Edmound et droïdes ennemis comme P-Dro, A-Lan va avoir bien du mal à accomplir sa mission.
Pour ce deuxième épisode de leur série non pas 2.0, ni 3.0, mais bien 4.0, les BeKa pousuivent leur exploration des intelligences artificielles. Ils démontrent les dangers d’une ultra connexion en devenir, mais qui commence déjà à nous contrôler, ou plutôt à nous surveiller. En effet, une intelligence artificielle n’a aucune raison de vouloir dominer la race humaine. Des objets connectés comme Alexa, Ok-Google ou Siri entendent et écoutent tout ce que nous disons. Le danger vient donc de leurs programmateurs. Vladimir Poutine a bien dit que celui qui dominera l’intelligence artificielle dominera le monde. Le sujet d’A-Lan est l’émancipation des IA. Seront-elles un jour autonomes ? Les chercheurs n’ont pas encore suffisamment de recul pour répondre. Les Beka les ont interrogés afin d’orienter leur histoire.
Au dessin, pas facile pour Thomas Labourot de représenter une intelligence artificielle. Le dessinateur a puisé ses sources dans un grand écart entre Alien et Pinocchio, afin de rendre la plus humaine possible une création humanoïde. Tout comme Carlo Collodi avec des mots, tout comme les studios Disney avec des dessins, mais eux c’était pour des morceaux de bois, Labourot arrive à rendre expressif un être de métal. Il le dessine vitre éteinte et passe à l’encre noire son visage directement sur son papier original. Ce n’est qu’après la mise en couleurs qu’il affiche ses expressions, avec des formes géométriques simples. Mais c’est sa gestuelle qui donne avant tout à A-Lan son humanité.
A quel point la série A-Lan est-elle une uchronie ou une prévision ? Le futur nous le dira. Espérons juste qu’on arrive à garder le contrôle de cet avenir.
Série : A-Lan
Tome : 2 – Inside the Darknet
Genre : Aventure
Scénario : BeKa
Dessins & Couleurs : Thomas Labourot
Éditeur : Dupuis
ISBN : 97910347
Nombre de pages : 64
Prix : 12,95 €