Ombres noires en Australie
« -Moi j’dis qu’on dirait l’antre d’un psychopathe… Toutes vos photos, là. On dirait que vous traquez des proies pour les enfermer dans une cave. Vous cherchez quoi à la fin ?
-Des masques… On cherche des masques.
-Bah. Vous en avez déjà plein.
-On cherche des porteurs de masques… Des jeunes qui ont activé les pouvoirs de masques. »
Il se passe des événements étranges en Australie. Une étrange créature, geïsha tentaculaire, fait disparaître animaux et êtres humains. JS, le collectionneur, expert en masque, réunit ses troupes. Il a pris cinq places en classe affaires pour emmener les ados à Sydney. Ils vont enquêter sur Action Jane une influenceuse qui a publié une vidéo dans laquelle elle essaye un masque emprunté à son frère, passionné d’anthropologie et de cultures ancestrales. Quand elle l’a mis sur son visage, il s’est illuminé. Ses followers ont déclenché un bad buzz, arguant qu’elle ne savait plus quoi inventer pour se rendre intéressante. Ce masque, ce serait l’Ostensible, aucun doute possible. Tout serait-il lié au pays des kangourous ?
Ce deuxième épisode de Masques est clairement scindé en deux parties. Si dans la première on suit nos héros aux quatre coins du globe dans des scènes entrecoupées de séquences australiennes, l’aventure ne commence vraiment qu’à la moitié de l’album. Peu importe, on a ainsi pris le temps de remettre en place chacun des personnages et de faire monter la tension crescendo. On suit ainsi JS venu acheter un masque en Italie, à Rome, avec Hector et son masque qui pour lui ne sert à rien. C’est un véritable poids pour son âme car il symbolise en plus pour lui la mort de son frère. A Bruxelles, on retrouve Al et Gun sur les toits de la ville, pendant qu’en France, Siera inquiète sa famille. Chacun d’entre eux possède un masque qui lui confère un pouvoir extraordinaire. Ce sont deux Youtubeurs-instragrammeurs-tiktokeurs, bref, adeptes des réseaux sociaux, un frère et une sœur, qui vont titiller nos masqués, au point de les envoyer sur place en Australie.
Dans Masques, ce ne sont pas les personnages, ni même peut-être l’intrigue, qui sont au premier plan. Ce sont les masques eux-mêmes. Le titre ne trompe pas. C’est peut-être pour ça que le scénario de ce deuxième épisode n’a pas une construction classique. Là où certains auraient dès le départ posé la problématique des Action Twins dès les premières planches, les auteurs l’intègrent à des scènes d’action ou de réflexion autour des camouflages de visages, pour n’entrer dans le vif du sujet que dans un second temps.
Avec Masques, on retrouve clairement le Kid Toussaint de Magic Seven. Masques est une série fantastique de bande, avec un côté polycéphale aux multiples héros qu’il y avait dans la série de chez Dupuis. On imagine aisément les possibilités de ramifications qu’il pourrait y avoir avec Masques, dans des déclinaisons de one shot avec des dessinateurs différents. On rêve déjà de ce qu’un Kenny Ruiz ou un José-Luis Munuera pourrait en faire. En attendant, c’est bel et bien Joël Jurion qui mène de main de maître ce qui deviendra on l’espère la série-mère de nombreux spin-off.
Un masque est fait pour cacher les apparences. Ça, c’est ce que l’on croyait naïvement avant. Ceux d’ici confèrent des pouvoirs et dissimulent bien des mystères. De l’excellente aventure tous publics.
Série : Masques
Tome : 2 – Le masque éclipse
Genre : Aventure
Dessins : Joël Jurion
Scénario : Kid Toussaint
Couleurs : Yoann Guillé
Éditeur : Le Lombard
ISBN : 9782808210768
Nombre de pages : 96
Prix : 12,45 €